Une journaliste se replonge dans les souvenirs de sa plus récente enquête : la disparition soudaine de l’étoile montante du patinage artistique, la Mexicaine Violeta Martínez.

Lors d’un reportage réalisé il y a plusieurs années, une journaliste découvre la talentueuse patineuse Violeta Martínez. Mais cette dernière disparaît du jour au lendemain. Munie d’une lettre d’amour comme seul indice, la reporter se rend dans un village de la côte mexicaine dans l’espoir de retrouver la jeune femme. S’en suit un voyage sensoriel nocturne teinté d’onirisme et chargé d’énigmes où sont sondés une panoplie de personnages afin de dénouer l’affaire.

Le premier long métrage écrit et réalisé par Ariane Falardeau St-Amour et Paul Chotel est un véritable ovni. À cheval sur la fiction et l’essai, mais parfois tourné à la manière d’un documentaire, Desvío de noche (Détour de nuit) est un film de prise de risques et d’expérimentation. Il profite d’une audace et d’une détermination artistique qui en font une œuvre aboutie et soignée.

Il s’agit toutefois d’un film lent et exigeant qui, malgré sa courte durée, a du mal à soutenir notre attention. Le mélange des genres permet de sublimer le récit de manière intéressante, mais l’idée est à certains moments sous-développée. L’enquête non résolue existe comme prétexte narratif pour se libérer de l’exactitude des faits et ainsi laisser davantage de place à l’interprétation des signes. Mais on se perd parfois dans ce labyrinthe des possibles, qui devient vite répétitif et quasi lassant en deuxième moitié de film.

La direction de la photographie d’Ariane Falardeau St-Amour, splendide, est un des points forts de Desvío de noche. Et que dire de la bande sonore planante et envoûtante signée Gabriel Chwojnik ? Les premiers plans rapprochés de la patineuse disparue sont intrigants et sont parfaitement accompagnés par la narration de Marie Brassard. Un excellent choix, d’ailleurs, la comédienne québécoise étant toute désignée pour nous guider à travers cette enquête, avec sa voix enveloppante et énigmatique.

Malheureusement, ces qualités ne nous ont pas sauvée d’un certain ennui, qui a eu partiellement raison de notre intérêt. La posture voyeuriste à laquelle forcent les prises de vue, comme si nous espionnions les personnages à l’écart, les indices cachés et la banalité des dialogues : tant de détours qui finalement, ne mènent pas ce film où il semble vouloir aller.

Desvío de noche est présenté en version originale en espagnol, français et anglais avec sous-titres anglais ou français

Desvío de noche (Détour de nuit)

Drame

Desvío de noche (Détour de nuit)

Ariane Falardeau St-Amour et Paul Chotel

Avec Marie Brassard, Abdallah Touaïmia, Ricardo Flores Aguirre et Martine Francke

1 h 36

6/10