Dans une ville où les quatre éléments se côtoient, certaines choses restent impossibles, comme l’amour entre Feu et Eau. Jusqu’à ce qu’Ember Lumen et Wade Ripple se rencontrent.

À Element City, Eau, Air (illustré par des nuages), Terre (des végétaux) et Feu vivent en harmonie. À l’image de nos grandes villes, certaines inégalités demeurent et le degré de tolérance de chaque individu est variable.

Bernie (Ronnie del Carmen) et Cinder Lumen (Shila Ommi) ont quitté Fireland pour bâtir une nouvelle vie à Element City. Le couple a ouvert un dépanneur et eu une fille, Ember (Leah Lewis). Celle-ci, maintenant dans la vingtaine, attend le jour où son père prendra sa retraite et lui cédera les rênes de l’entreprise familiale.

Sa rencontre avec Wade Ripple (Mamoudou Athie) change toutefois son chemin qui semblait entièrement tracé. Ember est une Flamboyante, alors que Wade est un Aquatique. Bien qu’ils habitent la même ville, ces deux peuples vivent séparément. Firetown est le quartier des Lumen et de leurs semblables. Wade et sa famille habitent la plus belle partie de la métropole. Malgré tout, leur amitié remplie de malaises et de doutes se transforme graduellement en amour naissant.

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Wade (Mamoudou Athie), Ember (Leah Lewis) et la mère de Wade, Brook (Catherine O’Hara)

Le réalisateur Peter Sohn (The Good Dinosaur) propose l’une des plus belles et ambitieuses histoires venues des studios d’animation Pixar. Il s’est inspiré de son propre vécu et de celui de ses parents coréens pour composer un récit scénarisé par John Hoberg, Kat Likkel et Brenda Hsueh. Le rapport entre parents immigrants et enfant de deuxième génération est au cœur de l’œuvre, tout comme les différences culturelles et le besoin d’affirmation. Avec intelligence et humour, les auteurs évoquent l’importance du respect de l’autre sans être moralisateurs.

Visuellement, Elemental est épatant. Les émotions véhiculées par les personnages faits de matières brutes sont palpables. La variété des textures et le souci du détail sont inouïs. On aurait aimé explorer davantage cette ville si vive et animée, car malgré sa taille, les lieux visités sont limités. L’action se fait rare et n’est provoquée que par un problème récurrent de fuite de conduite d’eau. Même s’il est à l’origine des divers rebondissements, celui-ci demeure ennuyeux. On doute d’ailleurs que les enfants soient particulièrement amusés par ces nombreuses scènes d’eau qui coule.

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Element City abrite les Aériens, les Terriens, les Aquatiques et les Flamboyants.

Plus drôles sont les innombrables gags visuels et jeux de mots concernant les éléments. Très près de leurs émotions – on pourrait dire transparents –, les Ripple sont des hypersensibles affables qui ne réalisent pas qu’Element City favorise les citoyens H2O. Les Lumen sont chaleureux et rassembleurs. Leur tempérament peut parfois s’enflammer, en particulier celui d’Ember (bien rendu par Leah Lewis), mais ils restent des piliers de leur communauté. Les Aériens et les Terriens ne sont malheureusement représentés que par quelques rôles secondaires.

Pixar excelle dans l’art de faire rire et de toucher un public de tout âge. Elemental ne fait pas exception, mais sera peut-être davantage apprécié par les plus vieux, alors qu’il laissera possiblement indifférents les plus jeunes. Une histoire d’amour impossible combinée à une brillante métaphore de nos villes cosmopolites n’est généralement pas au sommet de leurs champs d’intérêt. Nous sommes heureux que ce film existe, car ce qu’il raconte est essentiel, mais il ne fera pas l’unanimité comme Finding Nemo, WALL-E ou les Toy Story.

En salle

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Elemental (V. F. : Élémentaire)

Animation

Elemental (V. F. : Élémentaire)

Peter Sohn

Avec les voix de Leah Lewis, Mamoudou Athie, Ronnie del Carmen

1 h 43
En salle

7,5/10