Lorsqu’un jeune gigolo tombe sous le charme d’une sublime arnaqueuse, c’est le début d’un plan machiavélique sous le soleil brûlant de la Côte d’Azur. Les deux amoureux sont-ils prêts à tout pour s’offrir une vie de rêve au détriment d’une vieille gloire du cinéma et d’un agent immobilier ?

« Un endroit ensoleillé peuplé d’êtres obscurs. » C’est par cette description de la Côte d’Azur, attribuée à Somerset Maugham, que commence Mascarade, le quatrième long métrage que signe Nicolas Bedos en cinq ans à peine. Le cinéaste propose ainsi une galerie de personnages sombres évoluant dans un décor de rêve. On sent derrière cette intention une volonté critique très affirmée, mais force est de constater qu’avec Triangle of Sadness (Sans filtre), Ruben Östlund s’est quand même prêté à cet exercice de façon plus convaincante.

Le récit est construit comme un retour en arrière au moment où à peu près tous les personnages de l’histoire viennent témoigner lors d’un procès. On se doute d’ailleurs bien que dans ce monde entièrement paré de faux-semblants, tout ne peut que mal finir. Du moins, pour la majorité des gens. L’illustration est faite grâce au parcours d’Adrien (Pierre Niney), un gigolo qui se fait entretenir depuis un moment par Martha (Isabelle Adjani), une ancienne vedette de cinéma qui se la joue façon Gloria Swanson dans Sunset Boulevard ou Shirley MacLaine dans Postcards from the Edge.

Parallèlement, Margot (Marine Vacth) n’hésite pas à exploiter sa capacité de séduction pour entourlouper le bourgeois riche et parvenu, particulièrement Simon (François Cluzet), un agent immobilier qui tombera dans ses filets. La rencontre entre Margot et Adrien est d’évidence inévitable, d’autant que leur expertise en arnaques en tous genres s’accompagne ici d’un sentiment amoureux.

Bien que cette comédie encore trop longue ait été écourtée d’une quinzaine de minutes depuis la présentation, hors compétition, au Festival de Cannes l’an dernier, il émane de Mascarade une impression hésitante. Un peu comme si Bedos en avait trop ou pas assez sous la main. Ou qu’il ne savait plus vraiment dans quelle direction amener son récit. Film d’arnaque, portrait d’un showbiz calqué sur celui de Hollywood, drame judiciaire ou satire grinçante, Mascarade est un peu tout ça à la fois, sans que la charge atteigne vraiment sa cible.

Reste le bonheur de voir de bons acteurs se prêter au jeu. Isabelle Adjani prend visiblement plaisir à se glisser dans la peau d’une vedette capricieuse et François Cluzet excelle dans ce genre de personnage un peu paumé. Pierre Niney, l’un des jeunes acteurs les plus sollicités du cinéma français, est égal à lui-même (c’est-à-dire très bon) et Marine Vacth (Jeune et jolie, La confession), pour la première fois dans ce registre, fait ici flèche de tout bois.

En salle

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Mascarade

Comédie

Mascarade

Nicolas Bedos

Avec Pierre Niney, Marine Vacth, Isabelle Adjani

2 h 14

6/10