À l’âge de 6 ans, Dounia, petite fille de la ville d’Alep, en Syrie, voit sa maison détruite. Elle part alors avec sa grand-mère et d’autres personnes en direction de l’Europe. Aidée par des graines de nigelle qu’elle emporte avec elle, elle espère surmonter les obstacles qui lui permettront de trouver sa nouvelle maison.

Malgré le sujet difficile que Marya Zarif et André Kadi ont décidé d’aborder dans Dounia et la princesse d’Alep, tout n’est pas sombre dans ce long métrage. Empreinte de magie, l’histoire de Dounia – dont le prénom signifie « le monde » en arabe – prend la forme d’un conte pour enfants, mais sans omettre de poser un regard humain sur la guerre en Syrie.

C’est une histoire enfantine assez classique, dans laquelle la protagoniste fait face à des problèmes et doit trouver des solutions. Au fil de ses aventures, on se familiarise avec les coutumes syriennes, de la confection de cornes de gazelle à l’affection des épices. Comme le dit Dounia au début du film, « on aime beaucoup manger à Alep » !

La mère de Dounia est morte à l’accouchement. Son père, lui, a été arrêté par des miliciens du régime. Se retrouvant seule avec ses grands-parents, Dounia doit quitter Alep pour fuir les bombardements. Les trois compagnons à la complicité touchante seront accompagnés d’une ribambelle de personnages colorés. Une mère chrétienne et sa fille, un épicier, sa femme et leur bébé et Joan, un joueur d’oud aux allures de troubadour, qui égayera la quête grâce à son instrument traditionnel à cordes.

À la recherche d’une nouvelle maison, Dounia a emporté des graines de nigelle (baraké, en arabe) aux propriétés magiques et voyage sous la protection de la princesse d’Alep, double de sa mère défunte qui lui apparaît au ciel lorsqu’elle a besoin d’être guidée. Après diverses pérégrinations (frontière turque, port d’Izmir, Grèce, camp de réfugiés à la frontière de la Macédoine et Budapest), le souhait de Dounia est finalement exaucé et elle est accueillie avec ses grands-parents par un couple de Québécois qui a construit une maison. La rencontre entre ces deux réalités est émouvante et saura sensibiliser le public à l’importance de constater ses privilèges.

C’est une quête poétique à cheval sur La vita è bella et Persepolis, nourrie par la puissante imagination d’une fillette placée devant l’horreur ordinaire d’un pays en guerre. Dounia et la princesse d’Alep peut être apprécié autant par les adultes que les plus jeunes, car c’est avant tout un récit plein d’humanité.

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Dounia et la princesse d’Alep

Animation

Dounia et la princesse d’Alep

Marya Zarif et André Kadi

1 h 13

7,5/10