À la suite d’un accident tragique causé par l’alcool au volant en Gaspésie, une ex-professionnelle de la planche à neige menant une vie de débauche décide de plier bagage et de quitter l’endroit pour de bon, mais quelqu’un – ou quelque chose – semble déterminé à l’en empêcher.

C’est une proposition fort originale que nous fait Gabriel Allard pour son premier long métrage, qui voit le jour 10 ans après la naissance de l’idée de base. Un suspense québécois, en anglais, sur les tribulations d’une ex-athlète en détresse psychologique, qu’est-ce que ça donne ? Le résultat est incongru, mais réussit assurément à nous divertir.

Tourné en haute Gaspésie, où le récit est aussi campé, Snow Angel (La descente, dans la version française) est un film qui tient en haleine et qui parfois donne l’impression d’être le héros d’un sordide jeu vidéo. On observe Mary-Jane (Catherine Bérubé, aussi coscénariste), alias MJ, s’étourdir dans une espèce de démarche de rédemption à la suite d’un accident qui aurait tué les proches de sa meilleure amie.

Ancienne championne de planche à neige, la protagoniste dégringole vers un état de crispation constant, perdant ses repères et doutant de toutes ses perceptions. Des rencontres énigmatiques avec différents acteurs de sa vie, dont une petite fille au parler évocateur dont on taira le rôle, nous mèneront à comprendre l’histoire de MJ et ce qui l’a menée à ce désordre.

Quand le film bascule vers sa portion horreur, on flirte parfois avec le risible et l’absurde, ce qui fonctionne parfois bien et d’autres fois, moins. Malheureusement, ce manque de constance nuit à quelques moments à l’appréciation du film. On cesse d’adhérer aux croyances surnaturelles qu’il impose et le fil qui retenait notre attention se rompt, brisant le rythme.

Catherine Bérubé est toutefois impeccable dans son rôle d’athlète américaine déchue. Lorsque notre intérêt menace de s’évaporer, son jeu capte notre attention et nous revoilà accrochée à l’étrange quête de son personnage.

Le produit manque un peu de finesse, les grandes lignes du scénario nous apparaissant parfois trop nettement. Mais on ne peut que saluer l’audace de présenter une histoire comme celle-là, effrayante et ludique à la fois, dont il n’est pas souvent question au cinéma québécois.

Snow Angel est présenté en version originale anglaise, en version doublée en français et aussi en version anglaise avec sous-titres français.

En salle

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Snow Angel (V. F. : La descente)

Suspense

Snow Angel (V. F. : La descente)

Gabriel Allard

Avec Catherine Bérubé, Paul Doucet, Kimberly-Sue Murray, Alexandre Nachi et Olivier Renaud

1 h 32

6,5/10