De belles images, très léchées, de chevaux gambadant sur une plage, donnent d’entrée de jeu la tonalité de cette adaptation du roman jeunesse de Christophe Donner. Sans rien réinventer, Christian Duguay entraîne avec efficacité le spectateur dans une histoire édifiante, destinée à toute la famille, dont le dénouement prévisible est cependant un peu trop arrangé « avec le gars des vues ». D’évidence, l’ambition du cinéaste québécois était d’offrir avant tout un spectacle cinématographique. À ce titre, il tient son pari avec Tempête.
Christian Duguay tire ainsi le meilleur d’un récit qui aurait facilement pu être pétri de bons sentiments (on ne les évite pas toujours) et dont on voit venir de très loin tous les ressorts dramatiques. Tempête, du nom de la pouliche née en même temps que Zoé, la fillette dont on suivra le parcours sur une quinzaine d’années, s’articule essentiellement autour d’une histoire de persévérance face à l’adversité, tant sur le plan humain que sportif.
Tous les ingrédients sont réunis pour un film qui joue à la fois sur l’action et l’émotion. Christian Duguay affichant un savoir-faire indéniable dans les scènes de course de chevaux (celle ayant lieu lors d’une chute de neige est particulièrement réussie), Tempête fonctionne sur les deux tableaux, malgré ses grosses ficelles.
Mélanie Laurent et Pio Marmaï incarnent les parents de Zoé et forment un couple de cinéma crédible. Carmen Kassovitz, l’une des trois actrices choisies pour jouer l’héroïne à différents âges, se distingue avantageusement dans le dernier acte. Le personnage le plus intéressant de cette histoire reste pourtant à la périphérie. Dans le rôle d’un palefrenier doté d’un don particulier pour communiquer avec les chevaux, Kacey Mottet Klein propose une composition d’une très belle subtilité. On aurait aimé en dire autant de tout le reste.
Drame
Tempête
Christian Duguay
Avec Pio Marmaï, Mélanie Laurent, Kacey Mottet Klein
1 h 49
En salle