Une femme au foyer des années 1950, qui vit dans une communauté expérimentale utopique fondée par l’entreprise secrète pour laquelle son mari travaille, soupçonne que cet univers glamour cache des secrets inquiétants.

Avant même son lancement, la réputation de ce long métrage était déjà entachée par des polémiques dont les journaux spécialisés ont fait leurs choux gras, notamment à propos d’une mésentente présumée entre l’actrice principale, Florence Pugh, et la réalisatrice, Olivia Wilde. Des histoires de coulisses, dignes d’un téléroman, ont aussi marqué le tournage, au point que celles-ci ont pris le pas sur tout le reste.

Sans être une grande réussite, Don’t Worry Darling reste pourtant un long métrage intéressant, ne serait-ce que grâce aux parallèles qu’on peut facilement établir entre l’époque évoquée dans le récit — les années 1950 – et la nôtre, particulièrement à propos de la condition féminine. À cet égard, on peut assurément y voir un film social et politique.

La promotion est beaucoup axée sur Harry Styles, superstar de la musique pop qui tient pour la première fois un rôle important au cinéma (de façon plus ou moins convaincante, disons-le), mais ce long métrage est d’abord et avant tout l’affaire de Florence Pugh. Cette dernière excelle dans le rôle d’une jeune femme qui tombe dans un monde en apparence parfait, mais qui, sous le vernis, en cache un autre beaucoup plus sinistre.

Dans cette petite communauté construite en plein désert à la faveur d’un projet mystérieux, pour lequel tous leurs maris travaillent, les femmes, entièrement dévouées à leur homme, sont tenues dans l’ignorance et doivent suivre des règles très strictes. Certains territoires leur sont carrément interdits. Même si cette histoire se déroule il y a sept décennies, les discours prônant le retour aux valeurs « traditionnelles » ressemblent étrangement à ceux qu’empruntent aujourd’hui certains leaders ultraconservateurs un peu partout dans le monde.

Après l’excellent Booksmart, Olivia Wilde offre à titre de réalisatrice une production ambitieuse, très léchée (la direction artistique ramène l’iconographie de l’époque dans tout son éclat), minée cependant par une pirouette scénaristique qu’on voit trop venir de loin.

Lancé à la Mostra de Venise, pendant laquelle une première version de ce texte a été publiée, Don’t Worry Darling (Ne t’inquiète pas chérie en version française) est maintenant à l’affiche.

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Don’t Worry Darling (V. F. : Ne t’inquiète pas chérie)

Drame

Don’t Worry Darling (V. F. : Ne t’inquiète pas chérie)

Olivia Wilde

Avec Florence Pugh, Harry Styles et Chris Pine

2 h 02

6/10