De passage dans la savane africaine, un médecin veuf et ses deux filles adolescentes se font poursuivre par un lion sanguinaire.

L’être humain a tellement fait souffrir les animaux qu’un de ses représentants décide de se venger, se transformant en bête assoiffée de sang. Ce postulat de prédation est loin d’être nouveau au cinéma, ayant donné des longs métrages de qualité (The Edge) et des séries B jouissives (comme Crawl). L’important est de trouver un ton entre le sérieux et le grand n’importe quoi, ce que n’arrive jamais à assumer Beast.

La structure du récit ne manque d’ailleurs pas de prétention. Le scénario formaté de Ryan Engle (Rampage) parle de cet équilibre rompu avec la nature, de braconnage et d’une famille qui cherche à se reconstruire après la mort de la mère, à grand renfort de rêves kitsch et de mélodies sirupeuses. Il y a un désir de renouer avec ses racines africaines et d’enterrer une bonne fois pour toutes la hache de guerre.

Ces considérations sont accompagnées de scènes violentes et sauvages, se déroulant dans le noir ou sous un soleil de plomb. Des moments de tension qui, dans le meilleur des cas, proviennent directement du premier Jurassic Park alors qu’un véhicule se transforme en oasis de survie. En troquant l’originalité pour l’efficacité, le long métrage divertit avec parcimonie, semblant sans cesse se retenir. Avant de s’éclater complètement lors de sa finale particulièrement risible et ratée tant elle tranche avec tout ce qui a été proposé jusque-là.

Conscient que les conventions mènent le bal, le cinéaste islandais Baltasar Kormákur — le spécialiste du film catastrophe en plein air avec Everest et Adrift — fait l’impossible pour les faire oublier. Sa mise en scène mouvementée multiplie les longs plans-séquences afin de palper un certain réalisme qui favorise l’émotion et la peur, utilisant plus que convenablement la superbe photographie du réputé Philippe Rousselot (L’ours).

Il peut surtout compter sur des effets spéciaux spectaculaires. Le véritable héros de l’aventure est ce lion qui chasse inlassablement ses proies. Idris Elba et le reste de la distribution ne font que de la simple figuration à côté du roi de la jungle qui monopolise tous les regards, n’éclipsant pourtant jamais la vacuité de ce banal exercice cinématographique.

En salle en version originale anglaise et en version française.

Beast (La Bête)

Thriller

Beast (La Bête)

Baltasar Kormákur

Avec Idris Elba, Iyana Halley, Leah Sava.

1 h 33

5/10

En salle