Ce que nous connaissons du cinéma iranien est souvent lié à des histoires évoquant l’enfance. Majid Majidi, trois fois lauréat du Grand Prix des Amériques au Festival des films du monde de Montréal (Les enfants du ciel en 1997, La couleur du paradis en 1999 et Baran en 2001), a lui-même souvent réalisé des films avec de jeunes protagonistes.
Cinq ans après Muhammad : The Messenger of God, un film biblique à l’ancienne ayant suscité une vive controverse auprès des musulmans de la branche sunnite, et trois ans après Beyond the Clouds (inédit chez nous, mais maintenant offert sur Netflix), le vétéran cinéaste propose cette fois Sun Children, un film qui, dans la plus récente course aux Oscars, a fait partie des 15 longs métrages présélectionnés dans la catégorie du meilleur film international.
La réussite de Sun Children tient à cette façon qu’a Majid Majidi de faire écho à la dure réalité dans laquelle certains enfants doivent apprendre à survivre, tout en maintenant une atmosphère qui évoque l’espoir auquel ils peuvent se raccrocher, du simple fait de leur jeunesse. S’il insiste un peu trop sur l’aspect « chasse au trésor » de son histoire, le cinéaste nous entraîne en revanche au cœur du caractère urbain d’une ville aux allures de mégalopole. L’un des amis du jeune héros craignant l’expulsion, le récit aborde aussi la question des réfugiés afghans en Iran.
Ce film dédié aux « 152 millions d’enfants forcés au travail dans le monde » est aussi dominé par la présence du jeune Roohollah Zamani, dont la performance lui a valu à la Mostra de Venise le trophée Marcello Mastroianni, remis au meilleur jeune acteur de la sélection.
Sun Children prend l’affiche en salle en version originale persane avec sous-titres anglais. Ce film est aussi offert en vidéo sur demande sur plusieurs plateformes.
Drame
Sun Children
Majid Majidi
Avec Roohollah Zamani, Ali Nassirian, Javad Ezati
1 h 39