Se rendant en Belgique pour récupérer les cendres d’une mère qu’il n’avait pas vue depuis cinq ans et s’occuper de la succession, un homme est confronté à son passé familial quand il reçoit en héritage un miroir ancien d’une grande valeur. 

On parle beaucoup de deuil dans le cinéma québécois. Le miroir vient s’ajouter à la liste de films ayant traité le sujet récemment, de Réservoir à Merci pour tout en passant par Apapacho – Une caresse pour l’âme et 14 jours 12 nuits, pour ne citer que ceux-là. L’approche qu’emprunte Marc Joly-Corcoran dans ce premier long métrage autofinancé, produit hors du système institutionnel avec un très modeste budget, est directement inspirée par l’expérience personnelle du cinéaste. La sincérité de la démarche ne peut être mise en doute, mais force est de constater que ce Miroir aura bien du mal à se faire valoir auprès des cinéphiles.

La proposition est pourtant très forte au départ, d’autant qu’elle découle d’une situation plus rarement décrite. À cause de circonstances particulières, Jean (Normand Daneau) a en effet coupé les ponts avec sa mère (Lise Roy), qui vit maintenant en Belgique auprès d’un mari plus jeune (Bruno Piccolo). À la mort de cette dernière, Jean traverse l’Atlantique, accompagné d’une fillette, et tombe dans un milieu familial hostile, tempéré quand même par la présence d’une alliée, grande amie de la disparue (Tatiana Zinga Botao).

Un miroir ancien, que la mère a légué à son fils mais dont le jeune mari a voulu se débarrasser, devient le vecteur principal d’un récit où l’histoire familiale se révèle à différentes époques. L’approche est austère, et les différents niveaux de jeu d’une distribution inégale maintiennent le spectateur à distance. Le contraste entre l’hostilité qu’affichent envers Jean le mari et la mère de ce dernier – on frôle ici la caricature – et la bienveillance de l’amie n’aide en rien les choses tant il semble dessiné à gros traits.

En salle dès maintenant

Le miroir

Drame

Le miroir

Marc Joly-Corcoran

Avec Normand Daneau, Tatiana Zinga Botao, Élia St-Pierre

1 h 25

4/10