Si vous faites un croisement entre des films construits autour de gens dont les talents sont en apparences trop limités pour atteindre les plus hauts niveaux (The Full Monty, Le grand bain, Les crevettes pailletées) et l’outrance d’une comédie comme Blades of Glory, vous obtiendrez probablement quelque chose comme Eurovision Song Contest : The Story of Fire Saga.

Si, de surcroît, vous êtes fan de Will Ferrell quand il se « lâche lousse », vous risquez de rire de bon cœur à cette comédie dans laquelle on retrouve toute la démesure du célèbre concours paneuropéen de la chanson.

Ayant eu l’idée de ce film après s’être familiarisé avec le gala de l’Eurovision en séjournant dans sa belle-famille suédoise, Ferrell a bien su saisir l’esprit d’un concours — gagné par Céline Dion en 1988 sous drapeau suisse — qui, au fil des ans, est devenu un sommet de la variété pompière. Il se trouve que depuis le jour de 1974 où, enfant, il a assisté à la victoire du groupe Abba (avec la chanson Waterloo), le petit Lars ne rêve que d’une chose : participer un jour à ce concours. À Húsavík, le village de pêcheurs situé dans le nord de l’Islande où il grandit, personne ne croit à ses idées de grandeur, surtout pas son père (Pierce Brosnan). Cela dit, Lars trouve néanmoins un soutien auprès d’une voisine de son âge, Sigrit, qui l’accompagne dans sa quête dès qu’ils deviennent tous deux adultes.

Même si le cœur y est, le talent n’est vraiment pas à la hauteur des ambitions. Par un concours de circonstances faisant en sorte que même une concurrente du calibre de Katiana (Demi Lovato) ne peut être finalement choisie pour représenter l’Islande, le duo Fire Saga, formé de Lars (Will Ferrell) et de Sigrit (Rachel McAdams), se retrouve pourtant à porter les couleurs nationales. Direction : Édimbourg, là où a lieu cette année le grand spectacle.

Une satire respectueuse

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Le duo Fire Saga, formé de Lars (Will Ferrell) et Sigrit (Rachel McAdams), dans une scène d’Eurovision Song Contest : The Story of Fire Saga

Le scénario est prévisible et suit le canevas attendu, mais il est parfois parsemé de gags hilarants. Le réalisateur David Dobkin (Wedding Crashers, The Judge) a trouvé le moyen de faire une satire de cette cérémonie, que bien des gens regardent pour rire, tout en étant quand même respectueux d’un évènement solidement inscrit dans l’imaginaire collectif du continent européen, organisé très sérieusement depuis plus de 60 ans. Il est à noter que plusieurs chansons lauréates du passé sont entendues, et que d’anciens gagnants y sont aussi vus, même s’ils ne font que passer. On y entend même Ne partez pas sans moi, mais sans Céline…

On apprécie aussi le soin apporté aux numéros de production, qui atteignent parfois l’au-delà du ridicule. Sur ce plan, la performance de la vedette russe Alexander Lemtov (Dan Stevens), et sa chanson érotico-homo-mocheton de pop opéra, intitulée Lion of Love, s’inscrit parmi les moments forts d’un film qui, à l’arrivée, vaut son pesant de kitsch.

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Eurovision Song Contest : The Story of Fire Saga (V. F.  : Concours Eurovision de la chanson – L’histoire de Fire Saga), une comédie de David Dobkin

Eurovision Song Contest – The Story of Fire Saga (Concours Eurovision de la chanson – L’histoire de Fire Saga en version française) est maintenant offert sur Netflix.

★★★½

Eurovision Song Contest – The Story of Fire Saga (Concours Eurovision de la chanson – L’histoire de Fire Saga en version française). Comédie de comédie de David Dobkin. Avec Will Ferrell, Rachel McAdams, Dan Stevens. 2 h.