Résidant de la ville de Québec, Alexandre, 41 ans, doit composer avec la schizophrénie dont il souffre depuis une quinzaine d’années. Entre quelques moments de paix intérieure et plusieurs autres où le stress et l’inquiétude le rattrapent, il tente de faire sa place dans un monde qui lui apparaît hostile.

Le cinéma de Pedro Pires plonge toujours un peu dans les mêmes eaux : l’esprit, le cerveau, la mémoire, le fantasme, la maladie mentale. Mais le réalisateur parvient tout de même à se réinventer chaque fois.

C’est encore le cas avec ce documentaire sur la schizophrénie.

Si, au départ, on peut avoir l’impression que les personnages du film posent un peu trop, on comprend vite que c’était volontaire. Cette façon de faire répond sans doute au désir du réalisateur de situer le sujet dans le présent et le concret.

Parce que la schizophrénie, avec tout ce qu’elle comporte, fait aussi partie de la vraie vie. Celle de ceux qui en souffrent, s’entend.

Dans le cas d’Alexandre, un passionné de la mer devenu membre de la marine marchande, la descente aux enfers survient durant un voyage en mer de Chine.

Médicamenté et stabilisé, l’homme au début de la quarantaine est maintenant capable de raconter son passé et d’analyser son présent, sans trace d’amertume ou de colère.

Son parcours est filmé avec respect. La caméra n’est pas intrusive. La mise en scène ne cherche pas à vous tirer les larmes.

IMAGE FOURNIE PAR MAISON 4:3

Alexandre le fou, de Pedro Pires

Le film s’attarde particulièrement à la recherche d’une compagne, tâche ardue pour un homme comme Alexandre qui a perdu le contact avec sa mère et qui cherche à renouer avec son propre fils.

En parlant de sa condition, il évoque des miettes de folie. Avec beauté et douceur. Comme la musique vieillotte qui joue en arrière-plan.

★★★½

Alexandre le fou. Docufiction de Pedro Pires. Avec Alexandre Demard, Hubert Demard et Odette Mansard. 1 h 5.

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