Alors que les cotes d’écoute de son talk-show de fin de soirée sont en chute libre, une animatrice, réputée pour son intransigeance envers les femmes et le manque de diversité dans son équipe, embauche une inconnue née d’une famille indienne pour relancer son émission.

Pour qui suit le monde des talk-shows de fin de soirée américains, Late Night a des allures d’occasion ratée. On sent pourtant que Mindy Kaling, une humoriste qui a fait ses classes dans l’équipe de scripteurs de la série The Office, s’est investie totalement dans ce long métrage, dont elle signe le scénario en plus d’y jouer. La plus grande sincérité du monde ne sauve pourtant pas le film.

Dans sa conception même, l’émission de Katherine Newbury (Emma Thompson) semble déjà très datée. Et rappelle davantage l’époque de Johnny Carson que celle de Stephen Colbert. Aussi, l’humour que pratique cette animatrice venue d’Angleterre manque singulièrement de mordant et de drôlerie. Joan Rivers peut reposer en paix.

AFFICHE FOURNIE PAR LES FILMS SÉVILLE

Late Night

La réalisatrice Nisha Ganatra, qui s’est surtout fait valoir à la télévision jusqu’à maintenant, aborde évidemment les thèmes importants qu’évoque Mindy Kaling dans son scénario : la difficulté supplémentaire que rencontrent les femmes désireuses de se faire une place en humour, l’absence de diversité dans les domaines où le pouvoir s’exerce, le traitement médiatique réservé aux personnalités féminines, entre autres.

L’ennui, c’est que tous ces éléments sont traités en surface, quand ils ne sont pas tout simplement dissous dans une histoire qui, en plus d’être très prévisible, n’est pas très plausible.

Il reste Emma Thompson. Impeccable comme toujours, l’actrice tire le meilleur d’un personnage qui aurait mérité davantage qu’un film moyen.

★★½ Late Night (V.F. : Fin de soirée). Comédie dramatique de Nisha Ganatra. Avec Emma Thompson, Mindy Kaling, John Lithgow. 1 h 42.

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