L'histoire: Jeune de la banlieue parisienne ayant été éveillé à la musique classique durant sa tendre enfance, Mathieu se fait prendre par la police lors d'un cambriolage. Un responsable du Conservatoire national supérieur de musique de Paris l'ayant remarqué, il lui évite la prison, et Mathieu écope de travaux d'intérêt général. Véritable prodige, Mathieu va être invité à se réaliser au sein du Conservatoire... et à changer de vie.

Voici un autre conte de fées français pour tenter de convaincre le cinéphile moyen que la diversité et l'amour de son prochain, surtout s'il est différent, ont bien meilleur goût que l'exclusion et le racisme. Et pour rappeler que, rédempteur, l'art peut permettre de trouver sa voie. 

Ces intentions sont bonnes, évidemment. Les images sont souvent belles. La musique est sublime. Mais malheureusement, ce film sur un jeune homme, Mathieu, provenant d'un milieu modeste, ayant hérité d'un don pour le piano et qui sera sauvé par la musique et le charme d'une jeune violoncelliste issue de la bourgeoisie, est bourré de clichés.

Les jeunes de banlieue sont des voleurs ou des trafiquants. Les policiers sont maladroits. Une prof de musique ne peut être qu'irascible.

Si le scénario banal est cousu d'avance, les trois acteurs principaux (notamment Jules Benchetrit, fils de Marie Trintignant) s'en sortent plutôt bien.

Mais de cette historiette romantique à la Walt Disney, avec son issue tellement prévisible, on ne retiendra en fin de compte que la force des morceaux joués au piano, notamment le divin Concerto n2, opus 18, de Rachmaninov, interprété en réalité par la pianiste Jennifer Fichet.

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Au bout des doigts. Comédie dramatique de Ludovic Bernard. Avec Lambert Wilson, Jules Benchetrit, Kristin Scott Thomas. 1h45.

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Image fournie par Récifilms

Au bout des doigts