L'histoire: Hanté par la mort de sa soeur, un Montréalais d'origine libanaise revisite son passé avec l'aide d'une psychologue et rencontre au même moment une jeune Iranienne dont il tombe amoureux. Et qui traîne aussi un passé lourd...

Pour la première fois, Guy Édoin porte à l'écran un scénario qu'il n'a pas écrit. Est-ce la raison pour laquelle Malek nous semble moins percutant que Marécages et son approche hyper réaliste? Ou Ville Marie avec ses élans romanesques?

Écrit par Claude Lalonde (Les 3 p'tits cochons), qui adapte ici un roman de Rawi Hage (intitulé Le cafard), le scénario est pratiquement réduit à un seul axe dramatique. Et l'exécution en pâtit.

C'est un peu comme si, n'ayant pu bénéficier des moyens de leurs ambitions, les artisans avaient été contraints à faire des choix difficiles, sinon sacrificiels.

Tewfik Jallab, vu l'an dernier dans Lola Pater (où il donnait la réplique à Fanny Ardant), a heureusement le charisme requis pour porter l'histoire de Malek sur ses épaules.

Cela dit, ses rencontres avec la psychologue (Karine Vanasse), réelles et fantasmées, ne sont guère convaincantes, dans la mesure où elles distillent toujours un aspect en apparence plus factice.

Aussi, les drames du passé, autant celui de Malek que celui de son amoureuse Shoreh (Hiba Abouk), auraient sans doute gagné à être illustrés de façon un peu moins plaquée.

Même si les deux films n'ont strictement rien à voir, mis à part le fait qu'ils partagent tous deux des histoires d'immigration au Québec, on se surprend à penser à Montréal la blanche, un très beau film de Bachir Bensaddek, où cette thématique - très riche - avait été abordée de façon plus subtile, plus authentique.

* * 1/2

Malek. Drame de Guy Édoin. Avec Tewfik Jallab, Karine Vanasse, Hiba Abouk. 1h35.

> Consultez l'horaire du film

Image fournie par Les Films Séville

Malek