Beale Street est la rue de La Nouvelle-Orléans où le jazz est né. Dans ce nouveau film de Barry Jenkins, réalisateur de Moonlight (lauréat de l'Oscar du meilleur film l'an dernier), on ne la voit pourtant jamais. Cette rue emprunte plutôt ici l'allure d'un symbole, d'autant qu'une citation de James Baldwin, l'auteur du roman dont ce film est l'adaptation, est mise en exergue : « Toute personne noire née en Amérique est née sur Beale Street. »

Le récit, campé au début des années 70 à Harlem, met en scène Tish (KiKi Layne) et Fonny (Stephan James), un jeune couple très amoureux, que le cinéaste nous présente comme s'il évoluait presque dans un film de Jacques Demy. Malgré le drame injuste qui affligera les protagonistes, Jenkins maintient ce parti pris esthétique, aidé en cela par la photographie remarquable signée James Laxton, son complice habituel.

Même s'il comporte quelques scènes marquantes, dues notamment à la présence de Regina King dans le rôle de la mère de Tish, If Beale Street Could Talk (Si Beale Street pouvait parler en version française) ne laisse pas une impression aussi forte que Moonlight. Cela dit, ce film laisse indéniablement en nous des traces.

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DRAME. IF BEALE STREET COULD TALK (V.F. : SI BEALE STREET POUVAIT PARLER). Barry Jenkins. Avec KiKi Layne, Stephan James, Regina King. 1 h 59.

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Image fournie par Les Films Séville

L'affiche d'If Beale Street Could Talk