L'histoire: Toute sa vie, Yves a traîné sa valise chez qui voulait bien l'accueillir afin de se consacrer entièrement à la poésie. Aussi charmeur que «confrontant», il arrive comme une tempête dans la vie de Dyane et de son fils Marc, adolescent studieux qui se passerait bien de cet étranger dans le lit de sa mère...

Pour son premier long métrage de fiction, Yan Giroux, qui a déjà fait sa marque grâce à ses courts métrages (Surveillant, Lost Paradise Lost) s'est librement inspiré de la vie d'Yves Boisvert, un poète qui l'a marqué dans son adolescence.

Ce qui frappe d'abord dans son film est cette volonté de transmettre l'essence d'un art qui peut avoir un écho, même souterrain, auprès d'individus pour qui la vie ne sera plus tout à fait la même. Et qui fait naître des vocations de nature artistique.

Bien sûr, on aura aussi droit au parcours attendu du poète «maudit», qui porte son anticonformisme comme une seconde nature plutôt que comme un porte-étendard.

Une critique féroce de la société en découle, notamment sur le rôle de l'art - même confidentiel - dans la vie des gens et sa mise en marché.

L'éditeur d'Yves, qui fait maintenant partie d'une grande maison dont la star est un chef cuisinier populaire, aura d'ailleurs du mal à publier son poulain.

Avec le coscénariste Guillaume Corbeil, Yan Giroux aura eu la belle idée de construire un film dramatique qui arpente plusieurs avenues, avec, comme fil conducteur, la relation amoureuse d'Yves Boisvert avec Dyane (Céline Bonnier, impeccable) et le lien qu'il tisse avec Marc, le fils de cette dernière (excellent Henri Picard). 

Le cinéaste n'aurait pu trouver non plus meilleur interprète que Martin Dubreuil pour incarner le poète. Rarement aura-t-on vu une telle symbiose entre un acteur et son rôle.

* * * 1/2

À tous ceux qui ne me lisent pasDrame biographique de Yan Giroux. Avec Martin Dubreuil, Céline Bonnier, Henri Picard. 1 h 47.

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IMAGE FOURNIE PAR LES FILMS SÉVILLE

À tous ceux qui ne me lisent pas