La franchise de Spider-Man était à un bien drôle d'endroit à l'annonce de Homecoming. Il s'agit déjà de la troisième interprétation cinématographique de l'homme-araignée en 15 ans, après la trilogie de Sam Raimi et le diptyque de Marc Webb. La fatigue du public pointait à l'horizon et, cette fois, la sauce devait prendre.

Après une entente avec Sony - qui possède les droits sur la franchise -, le studio Marvel a pu ramener dans son giron l'ami Spidey. Le résultat? En plus d'être un retour aux sources rafraîchissant pour le quinquagénaire personnage, Spider-Man: Homecoming utilise avec brio la recette éprouvée de Marvel. Pour le meilleur, surtout. Mais aussi, un peu, pour le pire.

Exit la morsure de l'araignée radioactive et la mort tragique de l'oncle Ben: le réalisateur Jon Watts (Cop Car) ne perd pas une seconde à nous (ré)expliquer les origines de Spider-Man, qui avait revêtu le costume à l'araignée pour la première fois dans Captain America: Civil War.

On retrouve Peter Parker encore exalté par ses aventures avec Iron Man (Robert Downey Jr.) et tapant du pied à l'idée de repartir sauver le monde avec les Avengers. Mais l'appel ne vient pas. Du haut de ses 15 ans, le héros en herbe doit faire ses classes.

Parce que dans Homecoming, le jeune Spider-Man fait des erreurs. Beaucoup d'erreurs. Notamment en se frottant à Adrian Toomes (Michael Keaton), un col bleu devenu marchand d'armes extraterrestres... et propulsé par une armure aux allures de vautour. C'est un film de superhéros, après tout.

On suit donc Peter dans toute sa vulnérabilité adolescente, à la recherche d'équilibre entre sa vie à l'école secondaire et ses nouvelles responsabilités d'homme-araignée. Au gré de ses difficiles apprentissages, il découvrira le héros qui se cache sous le costume rouge et bleu.

Tom Holland superstar

En remettant les compteurs à zéro, les bonzes de Marvel ont décidé de miser sur un Spider-Man plus jeune, plus drôle et plus près des origines du personnage. À ce propos, le recrutement de Tom Holland est un véritable coup de circuit pour l'écurie à superhéros.

L'acteur britannique, charismatique et attachant dans la peau de Peter Parker, fait flèche de tout bois, capturant comme personne auparavant l'essence de ce héros aimé depuis plus de 50 ans.

On rit de bon coeur du début à la fin, notamment lorsque Holland partage l'écran avec Jacob Batalon, qui se glisse dans la peau du meilleur ami Ned.

Quelques scènes sont visuellement spectaculaires, mais le long métrage arrive à court des grands moments d'action proposés par le haletant Captain America: Winter Soldier ou le tonitruant Civil War. On a affaire ici à une combinaison de comédie et de film d'ado, du moins bien plus qu'à une pétarade d'effets visuels. L'action est ramenée à plus petite échelle, au niveau des rues de Queens, et c'est très bien ainsi.

Toutefois, si Homecoming affiche de nombreuses qualités fidèles aux offrandes de Marvel, il partage aussi certaines de leurs faiblesses. Il émane de ce long métrage une impression de déjà-vu; la trame narrative ne surprendra personne, sauf pour une jolie surprise au début du dernier acte. Et comme plusieurs vilains signés Marvel, les contours du méchant Adrian Toomes gagneraient à être mieux définis. Tout de même, Michael Keaton ajoute une bonne dose de prestance à ce personnage aux motivations un peu faiblardes.

Mais la formule Marvel demeure redoutable d'efficacité. On s'amuse, on s'attache à ce bougre de Peter Parker et on passe, au final, un très bon moment.

Et, cette fois, pas besoin de tout recommencer dans cinq ans.

* * * 1/2

Spider-Man: Homecoming (V.F.: Spider-Man - Les retrouvailles).  Film de superhéros de Jon Watts. Avec Tom Holland, Michael Keaton, Robert Downey Jr. 2 h 13.

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Image fournie par Sony Pictures

Spider-Man: Homecoming