Synopsis: Ce biopic parcourt l'histoire vraie de Loïe Fuller, danseuse née en Illinois dont le travail avant-gardiste ne sied pas à la société américaine. Au début du XXe siècle, elle quitte New York pour Paris où elle connaît la gloire. Aux Folies Bergère, elle s'illustre grâce à ses chorégraphies et scénographies exploitant l'éclairage électrique - une nouveauté - et les jeux de couleurs.

Stéphanie Di Giusto a choisi un sujet en or pour un premier long métrage. Cette histoire vraie d'une artiste de scène cherchant à convaincre son public d'entrer dans la modernité réunit toutes les conditions pour nous river à nos fauteuils.

Sous nos yeux, dans ce Paris surfant sur les réussites de ses expositions universelles, Loïe Fuller (Soko) révolutionne la danse contemporaine en exploitant trois éléments: de longs voiles blancs qu'elle fait virevolter à l'aide de bâtons, des éclairages électriques (mal maîtrisés parce que neufs) pour créer des contre-jours et des filtres de couleurs pour titiller les sens.

Aujourd'hui, cette exploration fait sourire tant elle semble naïve. Mais à l'époque, c'était du jamais vu! Et c'est là que la cinéaste réussit son pari. Tant les acteurs que les membres de l'équipe technique nous font ressentir les efforts surhumains déployés par les personnages pour faire accepter ces innovations.

Étourdissante et exténuante, Fuller nous fait penser à ces athlètes olympiques qui font tout, parfois trop, pour arriver à leurs fins.

Autour de Soko, les acteurs secondaires sont convaincants, à commencer par Lily-Rose Depp dans la peau d'Isadora Duncan, amante et concurrente dévorée par l'ambition. Mélanie Thierry est parfaite dans son rôle de Gabrielle, gérante de la troupe constamment préoccupée et prête à tout pour faire tenir les morceaux ensemble.

À la technique aussi, on s'est surpassé. Tout le passage où Fuller vit à New York donne l'impression d'être écrasé par le gigantisme ambiant. À Paris, les décors sont somptueux.

On peut déplorer que l'histoire manque parfois de profondeur, notamment lors de la mort violente du père de Fuller, mais en fin de compte, ce film marque les esprits.

Il serait dommage que le spectateur attende de voir La danseuse dans le confort de son salon tant l'effet sur grand écran est saisissant.

***1/2

La danseuse

Drame biographique de Stéphanie Di Giusto. Avec Soko, Lily-Rose Depp, Mélanie Thierry, Gaspard Ulliel. 1h52.

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IMAGE FOURNIE PAR WILD BUNCH