Alors que Disney/Pixar n'est plus tout à fait à la hauteur depuis quelques années, la boîte à Mickey affiche une remarquable moyenne au bâton - que Moana, réalisé par les vétérans John Musker et Ron Clements (The Little MermaidAladdin), contribuera à augmenter.

Visuellement, ce 56e long métrage d'animation de Disney est une merveille. Mais il y a beaucoup plus dans ce film dont la facture classique est appuyée par la présence de chansons (la pièce centrale, How Far I'll Go, est aussi accrocheuse que le Let it Go de Frozen), mais qui ne se contente pas de jouer la recette éprouvée du succès.

Il présente une histoire originale (avec au moins un rebondissement très surprenant). Une histoire où la princesse n'en est pas une (même si le demi-dieu Maui dira à la jeune héroïne: «Tu portes une robe et tu as un faire-valoir animal, tu es une princesse!»). 

Une histoire qui ne tire absolument pas sur le filon romantique (Moana la non-princesse n'attend pas le (non) prince charmant).

S'abreuvant à la mythologie et à la culture polynésiennes, le récit nous entraîne dans le Pacifique Sud. Fille unique du chef d'un village, Moana est attirée par l'océan - alors que les siens ne franchissent jamais la barrière de corail qui entoure l'île.

Sauf qu'il n'en a pas toujours été ainsi, apprend l'adolescente grâce à sa grand-mère. Qui lui apprend également que son destin est, pour sauver les siens, d'aller à la rencontre du demi-dieu Maui, de retrouver l'hameçon magique qui lui donne ses pouvoirs et, ensemble, de rendre son coeur à la déesse Te Fiti.

Solide comme The Rock

Une quête durant laquelle, compagnons disparates comme il se doit, ils s'uniront après s'être affrontés. Une épopée qui les mettra en présence de bien des dangers. Une aventure dont, on le devine, ils sortiront grandis.

Pour camper les deux personnages principaux (et tous les autres, en fait), une distribution sans fautes. Et si la jeune chanteuse d'origine hawaiienne Auli'i Cravalho est parfaite en Moana, c'est la performance de Dwayne Johnson (dont la famille a des racines polynésiennes) qui marque les esprits (et les oreilles): qui aurait cru, quand il a commencé à se «commettre» au grand écran (surtout dans des navets comme Tooth Fairy), que l'ancien lutteur maîtriserait ainsi un jour son nouvel art?! L'homme autrefois appelé The Rock est tout simplement hilarant dans les cordes vocales du héros malgré lui qu'est Maui.

Et puis, il faut revenir dessus, les images et l'animation. Somptueuses. Le soin apporté aux détails est inimaginable. L'océan et l'eau sous toutes ses déclinaisons, les chevelures de Moana et de Maui, le design des personnages (lesquels affichent une troisième dimension... pas seulement «grâce» aux lunettes 3D, mais par leur conception, dès l'écriture): tout cela est magique.

Bref, Disney tient là son nouveau Frozen, celui-là sous le soleil. Qui s'en plaindra en cette période de l'année!

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Moana (V.F: Moana). Film d'animation de John Musker et Ron Clements. Avec les voix de Dwayne Johnson, Auli'i Cravalho et Rachel House. 1h47.

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Image fournie par Disney