L'histoire: Nadine, orpheline de père, pourvue d'une mère en adoration devant l'un de ses enfants (et ce n'est pas elle) et ne possédant qu'une amie... qui devient la copine de son frangin. Vers qui se tourner? Le prof d'histoire, qui semble se ficher de tout? Le nerd sympa qui occupe le bureau voisin du sien en classe? Le beau gosse qu'elle vénère en secret? C'est ça, avoir 17 ans? Remboursez!
Révélée dans True Grit des frères Coen (qui lui a valu une sélection aux Oscars), Hailee Steinfeld est absolument craquante dans The Edge of Seventeen. Sa Nadine est drôle et intelligente, maladroite et pourvue d'un front de boeuf. Et elle manie à merveille l'ironie et l'autodérision... grâce aux répliques signées Kelly Fremon Craig, qui a écrit et réalisé cette comédie dramatique reprenant le typique parcours du «rite de passage», mais avec un (ou deux) plus.
Face à la jeune actrice, Woody Harrelson est impayable en professeur cynique et amer. Leurs échanges sont les plus délicieux de ce film qui ne manque ni de pétillant ni de pertinence, et qui parvient à passer avec subtilité de la comédie «hahaha» à quelque chose de grave et d'important, qui creuse beaucoup plus loin qu'on l'imagine dans la psyché adolescente, et qui trouve le ton juste dans les situations, les personnages et les relations entre eux.
Un bémol: la soirée que Nadine passe avec le gars de ses rêves. Elle est bizarrement maladroite, surtout dans ce contexte qui évite les clichés habituels, que ce soit dans la relation entre Nadine et le «M. Perfect» qu'est son frère ou entre elle et sa mère, campée par une Kyra Sedgwick qui fait preuve... disons, d'audace (on ajoute ici une émoticône faisant un clin d'oeil).
* * * 1/2
The Edge of Seventeen (V.F.: 17 ans, sérieusement?). Comédie dramatique de Kelly Fremon Craig. Avec Hailee Steinfeld, Woody Harrelson, Kyra Sedgwick. 1h42.
Image fournie par VVS
The Edge of Seventeen