The A-Team, une “série culte”... Vraiment? Bien sûr, cette populaire série télévisée a ses fans purs et durs, et elle rappelle à toute une génération les chaleureux souvenirs d'après-midis paresseux, mais peut-on parler sans sourire et sourciller de “culte” à propos de Agence tous risques? Apparemment, on peut. De toute façon tout est “culte” en cette ère de recyclage ; on serait même à peine étonné de voir sur les grands écrans une version cinématographique de Peau de banane.

Extirpé des voûtes encore chaudes de la culture populaire, The A-Team a donc droit maintenant à une cure de beauté et un traitement de rajeunissement onéreux : Le film, beaucoup plus violent et “adulte” que l'émission des années 80 destinée à toute la famille, reprend les mêmes personnages, dans une aventure qui pourrait être l'épisode pilote : on y retrouve donc Hannibal (Liam Neeson), Face (Bradley Cooper), Murdock (Sharlto Copley) et, bien sûr, Baracus, rôle originellement interprété par Mr.T et repris ici par son  “sosie” Quinton “Rampage” Jackson.

Nos quatre gaillards et leurs complices, au service de la loi, de l'ordre et de la liberté, après une mission particulièrement difficile, se font prendre par d'obscurs magouilleurs dans un terrible guet-apens et se retrouvent un temps soit en prison, soit en centre de réhabilitation, soit en institution psychiâtrique. À leur libération, ils reformeront leur petit groupe afin d'en finir avec les méchants et de se faire justice.

Cette version chic et luxueuse de The A-Team, par Joe Carnahan (réalisateur de l'intéressant Narc en 2002) est à l'image de la série, sympathique et insignifiante. On aurait beau fouiller, on ne saurait rien en tirer sinon qu'un minimum de plaisir brutal, puéril et simple. Le réalisateur McG (de son vrai nom Joseph McGinty Nichol), accomplit humblement sa tâche, mais avait fait mieux, dans le genre rétro et kitsch, avec Charlie's Angels en 2000. On n'a plus qu'à attendre une adaptation de Quincy au grand écran et on aura enfin atteint le fond du baril.