Les comédiens Didier Lucien, Fayolle Jean et Raphaël Lacaille seront en vedette dans La ferme des humains, premier long métrage signé Onur Karaman, dont le tournage débutera le 19 mai.

« Mon film constitue une critique des individus qui forment la société, explique le réalisateur, en entrevue avec La Presse. À travers le quotidien de ces gens-là, j’exprime ma vision des raisons pour lesquelles le monde ne s’améliore pas. D’après moi, une fois qu’on est bien, qu’on est arrivé à un certain but, on devient plus individualiste. »

M. Karaman, qui signe le scénario, réalise et produit le film, assure que son travail se veut singulier. « Ce sera un des films les plus multiculturels qu’on aura vus au Québec », argue-t-il.

Chose certaine, le scénario s’en va dans cette direction. Dans un parc anonyme de la Rive-Sud, lieu de rencontre de consommateurs de marijuana, des gens de différents milieux se croisent. Il y a Karim le Maghrébin (Karim Jallal), José le Latino (Dominic Quarré), JP le Québécois et revendeur du coin (Raphaël Lacaille), ainsi que deux individus sans nom, un Haïtien (Fayolle Jean) et « le présumé fou africain qui sourit tout le temps sur sa bicyclette » (Didier Lucien), pour reprendre l’expression de M. Karaman.

Des vies difficiles
Lorsqu’on lui demande de préciser la part d’autobiographie que porte l’histoire, Onur Karaman évoque l’identité culturelle. « À travers la vie de Karim, je veux montrer que les conditions dans lesquelles les jeunes immigrants vivent ici ne sont pas toujours faciles. Ils vivent entre la réalité de la maison et celle de leur cercle d’amis », dit le jeune homme de 30 ans. Selon lui, le film aura beaucoup de résonance auprès des jeunes.

« Je suis un gars qui se pose beaucoup de questions », enchaîne M. Karaman, qui affirme que la chanson On n’oublie rien de Jacques Brel a nourri l’idée du scénario.

On connaît déjà le travail de Didier Lucien (French Kiss, Dans une galaxie près de chez vous), Raphaël Lacaille (Jo pour Jonathan et L’affaire Dumont, à l’automne) et Fayolle Jean (Un dimanche à Kigali, Music Hall). Une autre comédienne, Lili Wexu (Trauma), interprétera la mère monoparentale et nouvelâgeuse de JP. Dominic Quarré a quant à lui beaucoup écrit pour le théâtre et la télévision.

Le tournage du film devrait durer une vingtaine de jours. M. Karaman a profité de l’aide de la SODEC à la production. Il est en pourparlers avec un distributeur québécois.