Sur un terrain de golf, Ricardo va à la rencontre de son ami Dallaire. Le but: lui demander conseil sur la bonne façon de faire avec les femmes. Le problème: Dallaire n'a jamais eu de blonde.

Bienvenue dans 1987, nouveau film de Ricardo Trogi et suite aussi chronologique que logique de 1981. Chronologique, parce que le personnage a vieilli de six ans, passant de 11 à 17 ans. Et logique, parce qu'il se pose les questions existentielles des jeunes de son âge.

Et, foi de Jean-Carl Boucher, qui reprend le rôle principal qu'il avait défendu il y a quelques années, il s'agit de questions hautement universelles!

«Ce qui est le fun avec mon personnage, c'est que tout le monde se reconnaît un peu en lui, dit Jean-Carl Boucher, quelques minutes avant une prise sur un terrain d'entraînement de golf, à Carignan. Ce que Ricardo [le réalisateur] essaie de capter est ce côté universel de l'histoire. Il explore les bouts de sa vie dans lesquels tout le monde peut se reconnaître: avoir une première blonde, faire l'amour, sortir (ou ne pouvoir sortir) dans les bars, etc. Des situations qu'on vit tous à 17 ans.»

Si le personnage Ricardo de 1981 s'interrogeait sur sa place dans sa nouvelle école et sur la situation financière de sa famille, celui de 1987 est aux prises avec son identité culturelle italienne. Et en vient à s'affirmer à travers quelques mauvais coups.

«En 1987, Ricardo est à cheval entre la cinquième secondaire et le cégep. Il ne sait pas ce qu'il veut faire dans la vie. Alors il tombe dans le vice, le crime. Il devient un bum de bonne famille», dit le cinéaste en entrevue.

Tissé de souvenirs

Comme pour son film précédent, le réalisateur puise abondamment dans ses souvenirs pour tisser l'étoffe de ses personnages. Incarné par Sandrine Bisson, le personnage de Claudette est ainsi pratiquement calqué sur sa mère.

«J'ai eu des commentaires élogieux des membres de ma famille sur la façon dont Sandrine a adopté le ton, la voix, le côté explosif de ma mère, indique le réalisateur. Avec elle, quand ça va mal, tu le reçois vite en plein visage.»

Lauréate du Jutra de la meilleure actrice de soutien pour ce rôle, Sandrine Bisson dit ne pas avoir eu de mal à réintégrer son personnage. Mieux encore, elle n'a jamais rencontré la vraie mère de Trogi. «Elle est claire à distinguer dans l'écriture», dit-elle.

Et Jean-Carl Boucher? A-t-il l'impression de retourner dans de vieilles pantoufles en Phentex ou de chausser des souliers neufs encore trop rigides? «Les pantoufles, lance-t-il spontanément. C'est très confortable. En ce moment, j'ai plus le sentiment d'être avec une bande d'amis qui font un trip de gang que sur un plateau de tournage. Mes amis dans le film sont mes meilleurs amis dans la vie. Je connais Ricardo depuis maintenant cinq ans et c'est vraiment le fun.»