Adèle Haenel a été la première à ébranler le milieu du cinéma français, en dévoilant publiquement avoir été agressée sexuellement par un réalisateur de cinéma, Christophe Ruggia, alors qu’elle était enfant. C’était en novembre 2019. Le réalisateur a depuis plaidé non coupable et une enquête est en cours pour agressions sexuelles sur une mineure de moins de 15 ans.  

Après des mois de silence, l’actrice de 31 ans, vient d’accorder une entrevue au New York Times dans laquelle elle demande au gouvernement Macron d’augmenter ses efforts pour contrer la violence faite aux femmes. « Le système judiciaire doit changer pour mieux traiter les victimes de violence sexuelle. »

« Il y a un paradoxe à propos de #metoo en France. Nous sommes un des pays où le mouvement a été le plus suivi sur les médias sociaux, mais nous avons raté le bateau d’un point de vue politique ainsi que dans la sphère culturelle.  La réaction léthargique du gouvernement devant le phénomène #metoo laisse croire que l’État tolère un certain niveau de violence envers les femmes. Ça demeure acceptable, dans une certaine mesure. »

Adèle Haenel est en nomination aux prix César, dont la cérémonie se tient ce vendredi, pour son rôle dans Portrait de la jeune fille en feu. Roman Polanski est aussi en lice pour le César du film de l’année, pour J’accuse. « Offrir pareille distinction à Polanski équivaut à cracher aux visages de toutes les victimes. Ça signifie que violer une femme, ce n’est pas si grave. »