Malgré la polémique entourant Roman Polanski, les professionnels du cinéma français ont sélectionné son film J’accuse dans 12 catégories en vue de la prochaine remise des trophées Césars, soit plus que tout autre film français sorti en 2019.

Pour l’instant, le plus récent film du réalisateur de Chinatown, qui évoque la célèbre affaire Dreyfus en portant à l’écran le roman de Robert Harris, n’a jamais été présenté en Amérique du Nord, ni même dans le cadre d’un festival. Aucun distributeur québécois n’ose en acheter les droits d’exploitation non plus, étant donné le passé déshonorant du cinéaste, accusé du viol d’une mineure aux États-Unis en 1977, et visé par quatre autres allégations depuis.

« L’Académie n’est pas une instance qui doit avoir des positions morales », a déclaré le président Alain Terzian. Ce à quoi ont vite répondu des organisations prônant un avis opposé. Le collectif « Osez le féminisme » a dénoncé ce plébiscite sur son compte Twitter. « En acclamant un pédocriminel violeur en cavale, on silencie les victimes #metoo », peut-on lire.

Rappelons que depuis quelques années, l’Académie a instauré un règlement selon lequel le César de la meilleure réalisation doit obligatoirement être remis à un cinéaste dont le film n’est pas le lauréat du César du meilleur film.

Cela dit, rien n’est encore joué, car la course s’annonce très relevée. La belle époque (Nicolas Bedos) et Les misérables (le film de Ladj Ly est aussi en lice aux Oscars dans la catégorie du meilleur film international) sont cités 11 fois. Portrait de la jeune fille en feu (au Québec le 14 février) est en lice dans 10 catégories. Il est à noter que dans un pays où les réalisatrices se font nombreuses, Céline Sciamma est la seule femme à concourir pour le César de la meilleure réalisation.

Présidée par Sandrine Kiberlain et présentée par Florence Foresti, la 45cérémonie des Césars aura lieu le 28 février à la salle Pleyel de Paris.

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