La décision de Téléfilm Canada de congédier trois de ses principaux directeurs a été accueillie par un « cri du cœur » des producteurs qui qualifient cette décision d’inacceptable.

« Par sa décision de congédier ses principaux collaborateurs, estimés par les producteurs pour leur fine connaissance de l’industrie, leur professionnalisme et leur transparence, la directrice générale de Téléfilm Canada (Chista Dickenson : NDLR) mine elle-même la confiance qu’elle souhaite développer avec le milieu », indique Hélène Messier, présidente-directrice-générale de l’Association québécoise de la production médiatique (AQPM) dans un communiqué rendu public plus tôt ce matin.

L’annonce des congédiements de Michel Pradier, Roxanne Girard et Denis Pion, directeur du financement et des projets, directrice des relations d’affaires et de la coproduction et de directeur des services administratif et corporatif, survient au moment où Téléfilm est aux prises avec un manque de fonds pour financer la production de longs métrages francophones.

Ce manque de fonds est imputable au fait que Téléfilm a largement dépassé, en 2018-2019, le financement de films francophones, ce qui l’a forcé à piger dans son budget de 2019-2020. Or, ce fonds ne sera pas renfloué.

Arrivée à Téléfilm à la fin de juillet 2018, Christa Dickenson avait demandé au milieu de lui faire confiance pour résorber la crise. Non seulement aucune solution n’a été apportée à ce jour, mais le congédiement des trois directeurs envenime les relations.

« La réaction a été très vive chez les producteurs et la déception a été grande, dit Mme Messier en entrevue téléphonique. C’est une décision inexpliquée. »

Lorsque l’AQPM dit dans son communiqué que les directeurs congédiés avaient une « fine connaissance de l’industrie », elle signifie par là que leur travail a permis au cinéma québécois de se démarquer partout dans le monde. Par exemple, dit-elle, M. Pradier et Mme Girard allaient chaque année à Cannes où ils nouaient des contacts avec des partenaires et acheteurs internationaux. Or, justement, le Festival de Cannes commence dans quelques semaines. Que représentera Téléfilm sur le terrain ?

« Non seulement ces départs sont une perte, mais ils sont si précipités qu’ils ont été faits sans la transmission des connaissances », déplore la dirigeante de l’AQPM.