Le monde du cinéma est en deuil. Ray Harryhausen, grand pionnier des effets spéciaux, est décédé mardi à Londres à l'âge de 92 ans.

Passé à l'histoire pour son travail dans des films comme Jason et les argonautes (1963) et Le Choc des Titans (1981), Harryhausen a influencé toute une génération de réalisateurs de cinéma fantastique comme Steven Spielberg, Peter Jackson ou George Lucas.

Ce dernier n'a d'ailleurs pas manqué de lui rendre hommage mardi, affirmant qu'Harryhausen a «inspiré la plupart d'entre nous» et que sans lui, «il n'y aurait probablement pas eu de Star Wars».

Maître du stop motion, Ray Harryhausen a fait sa réputation avec la technique du Dynamation, qui permettait d'insérer des figures animées dans des plans déjà tournés.

Entre autres morceaux d'anthologie, ce procédé a permis de donner vie aux célèbres squelettes de Jason et les argonautes, aux dinosaures gigantesques d'Un million d'années avant J.-C. et au terrifiant kraken dans Le choc des Titans. Au total, ce bidouilleur aura laissé son empreinte sur une quinzaine de films, de 1942 à 1981.

Ironie du sort, la mort d'Harryhausen survient alors que la Cinémathèque québécoise lui consacre un pan de son exposition sur les effets spéciaux (Secrets et illusions) dans le cadre des festivités entourant son cinquantenaire. L'expo présente entre autres un des squelettes de Jason, la Méduse du Choc des Titans et l'ovni du film Earth vs Flying Saucer (1956), qui a cristallisé l'image de la soucoupe volante dans la culture populaire.

«Sa mort signe la fin d'une époque, soulignait hier Éric Falardeau, commissaire de Secrets et illusions. Avec lui part une certaine façon de faire des effets spéciaux. C'était une conception plus artisanale.»

Né en Californie en 1920, arrivé au cinéma après avoir eu un coup de foudre pour le King Kong en 1933, Harryhausen était un magicien de la vieille école. En cette époque dominée par l'informatique, ses faits d'armes peuvent aujourd'hui paraître datés, voire risibles. Mais son influence reste indéniable, croit Éric Falardeau. «Tous les réalisateurs d'aujourd'hui font des références à Ray Harryhausen, que ce soit Tim Burton dans Mars Attack ou Sam Raimi dans Spider-Man