Marque relativement abordable, Kia s’est mis en tête de créer des modèles capables de se définir autrement. De l’éphémère Stinger à l’excentrique Soul en passant par le sculptural EV-6, ces Kia ne nourrissent aucun complexe. Le Seltos non plus ! En dépit de son lancement commercial en pleine pandémie de coronavirus, le Seltos a su trouver une (très) bonne place dans un segment que l’on disait pourtant encombré.
Le Seltos 2024 quadrille les rues depuis des mois déjà. Donc, avez-vous noté que la calandre s’écarquille désormais vers des phares plus complexes, plus scintillants ? Le profil du pare-chocs avant plus musclé, a-t-il retenu davantage votre attention ? Et la sculpture des jantes ? « Pas mal », dites-vous, mais les feux rajeunis à l’arrière vous font plus d’effet, n’est-ce pas ? Il y a à voir partout, mais sérieusement, les retouches apportées au style de ce Kia se trouvent réduites à leur plus simple expression. Sans doute remarquerez-vous davantage les nouvelles teintes extérieures, dont le bleu Pluton qui colore le Seltos qui illustre notre reportage.
Derrière cet exercice plein de retenue, on se gardera pourtant d’imaginer une remise en cause de l’audace, revendiquée avec des résultats parfois très inégaux (Carnival et Niro, par exemple) par le constructeur sud-coréen. Dans les affaires automobiles, comme ailleurs, prendre des risques ne s’applique que lorsqu’on n’a rien à perdre ou tout à gagner. S’il s’agit de conforter des positions chèrement acquises, mieux vaut jouer la continuité. Et le Seltos fait de ce principe son mantra.
Problème d’insonorisation
À l’intérieur, l’habitabilité demeure l’un des points forts de ce modèle. L’accès et la sortie sont aisés. Toutes les places offrent un dégagement appréciable. En revanche, toutes manquent un peu de moelleux et de soutien pour rendre les longues randonnées confortables. Mais il y a pire : l’insonorisation de la cabine. Celle-ci est apparue déficiente, tout particulièrement sur les voies rapides et lors des passages sur les joints de dilatation. Quant au coffre, il offre l’un des meilleurs volumes de la catégorie et comporte dorénavant une fonction qui permet de l’ouvrir ou de le refermer à distance.
Facile à consulter, l’instrumentation entièrement numérique enchâssée dans le tableau de bord se laisse aisément configurer pour répondre aux attentes. Quant à l’écran d’infodivertissement, il a le bon goût de ne pas séquestrer toutes les commandes (climatisation, volant et baquets chauffants) qui ont pratiquement toutes droit à un bouton ou à un commutateur. La taille de l’écran central permet immédiatement de savoir si vous avez opté pour une livrée d’entrée (8 po) ou de haut de gamme (10,25 po).
Sur le plan de la sécurité (tant active que passive) toutefois, le Seltos ne fait pas de distinction quant à l’épaisseur de votre portefeuille. Peu importe la déclinaison retenue, chacune a droit aux dispositifs essentiels, comme les capteurs d’angles morts et les différentes assistances, dont celle, très appréciée en cette période d’affluence dans les stationnements des centres commerciaux, qui évite les collisions transversales arrières. Certains automobilistes jugeront ces anges gardiens futiles dans la mesure où le Seltos offre une excellente visibilité périphérique.
On met le turbo ?
Avec le quatre-cylindres de 2 L, le Seltos possède toujours cette complicité décontractée qui plaît tant à ceux pour lesquels un véhicule n’est pas une fin en soi.
Cette personnalité à part fait presque oublier que ce Kia propose également une motorisation turbocompressée de 1,6 L plus vive, plus empressée. Il faut dire que cette mécanique bénéficie de 20 ch supplémentaires. Que les excités de la pédale se calment, cela ne fait pas du Seltos un missile terrestre pour autant.
En revanche, ce 1,6 L permet à cet utilitaire de s’extraire de sa position statique dans la bonne humeur et avec plus d’aisance.
Une fois n’est pas coutume, la boîte à variation continue (CVT) qui accompagne le 2 L n’est pas véritablement en cause. Montrez plutôt du doigt la faible valeur de couple de ce moteur et le régime de rotation qu’il doit atteindre pour le produire. Le 1,6 L, pour sa part, divorce de la transmission automatique à double embrayage à 7 rapports. Rapide, assurément, cette transmission un peu bourrue exigeait en prime un entretien suivi et plus coûteux. Plus conventionnelle, celle qui la remplace sied beaucoup mieux au Seltos.
En résumé, il est vrai que le 1,6 L fait envie, mais il importe de rappeler que celui-ci consomme près de 1 L/100 km de plus que le 2 L. À considérer avant d’arrêter son choix.
Au chapitre de la conduite, le Seltos vire court et bien. Les paramètres destinés à modifier le niveau d’assistance de la direction ou encore mettre au pas de course les rapports de la boîte de vitesses ne sont qu’illusion. Tout comme les prétentions tout-terrain (purement cosmétiques) de la version X-Line, dont la garde au sol la limite à écraser les petits cailloux, pas à franchir les gros. En contrepartie, les aides à la conduite ne sont pas trop intrusives, même si le correcteur de stabilité électronique se manifeste assez tôt.
Fermement suspendu, le Seltos n’est pas un modèle de confort, mais pas un tape-cul pour autant. Le niveau sonore un peu excessif (bruits de roulement notamment) trouble davantage la quiétude à bord. Dès lors, il n’est pas sûr que les timides modifications apportées à ce Kia lui permettront de traverser sereinement les trois ou quatre années qui vont s’écouler avant qu’une nouvelle génération ne voie le jour.
Kia Seltos
Déclinaison à l’essai
X-Line
Fourchette de prix
De 27 809 $ à 41 009 $
Consommation
8,9 L/100 km (1,6 L)
On aime
- Habitacle spacieux
- Moteur 1,6 L turbo
- Retrait de la boîte à double embrayage
On aime moins
- Moteur 2 L nonchalant
- Capacité de remorquage inexistante
- Suspension ferme et habitacle bruyant
Notre verdict
Les déclinaisons SX et X-Line jettent des paillettes dans les yeux, mais elles sont dispendieuses et consomment davantage.
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