(Los Angeles) Loin de l’exotisme de Tokyo, du gigantisme de Paris et de l’avant-gardisme de Munich, le Salon de l’automobile de Los Angeles n’accueillait pas cette année de modèles révolutionnaires. Il offrait cependant à voir de jolis exercices de style et quelques nouveautés attendues.

Au Salon de l’automobile de Los Angeles, qui s’ouvrait le 17 novembre, les dévoilements s’enchaînaient sans répit et sans grande originalité dans le format habituel. Enfin, presque. Certaines marques ont choisi de ne pas les mettre en valeur. C’était déjà mieux que ces autres qui ont préféré s’exclure de cette manifestation pour suivre un rythme qui leur convient davantage. Ou est-ce tout simplement pour masquer l’absence de nouveautés ? Électriques, surtout.

Sobriété

Ce salon qui, longtemps, fut la rampe de lancement des énergies alternatives aux États-Unis a quelque peu failli à sa réputation. Pour cette grand-messe américaine, les constructeurs nationaux n’étaient pas de la fête, à l’exception de la très élitiste marque Lucid qui levait le voile sur son premier VUS, le Gravity. Pour les marques dites traditionalistes (Stellantis, GM et Ford), il faut dire que les négociations avec le syndicat automobile United Auto Workers (UAW) n’ont pas été de tout repos. D’ailleurs, le groupe Stellantis a évoqué cette raison pour se retirer de la liste des exposants.

De son côté, Ford meublait tant bien que mal le (trop) grand espace qu’il occupait avec un circuit intérieur (une idée reprise de Jeep) pour mettre en valeur les aptitudes hors route d’un modèle existant, le Bronco. Pendant ce temps, la Mustang GTD, seule vedette mécanique de ce kiosque, tournait comme un vieux disque usé en plein centre du hall Nord du Convention Centre où se déroule l’évènement.

Il faut marcher cinq bonnes minutes pour gagner le hall Sud et retrouver Chevrolet. Pas de Buick, pas de GMC. Pas même de Hummer, le modèle fétiche d’Arnold Schwarzenegger, ancien gouverneur de la Californie.

Cadillac ? La marque de prestige de General Motors, celle-là même qui aspire à devenir motoriste en Formule 1 en 2028, se trouvait garée seule, sans fioritures aucunes, dans le hall d’entrée. Alors que ses rivaux, bien que peu nombreux, baignaient sous les feux des projecteurs, les pneus confortablement posés sur une moquette touffue.

PHOTO ÉRIC LEFRANÇOIS, COLLABORATION SPÉCIALE

La Toyota Crown Signia prendra le relais de la malheureuse Venza qui n’a jamais été en mesure de trouver son public.

La place était à prendre, et ce sont les marques « étrangères » qui ont assuré le spectacle. Le numéro 1 mondial, Toyota, a tiré la première salve en dehors du Salon en révélant la neuvième génération de la berline Camry – celle-ci fera dorénavant appel uniquement à une motorisation hybride – et la Crown Signia. Cette dernière prendra le relais de la malheureuse Venza qui n’a jamais été en mesure de trouver son public. « L’électrisante » offensive menée par Toyota au Salon de l’automobile de Tokyo, il y a quelques semaines, n’a pas trouvé écho de ce côté-ci du Pacifique.

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La sixième génération du Subaru Forester

Alors que Toyota saupoudre sa technologie hybride sur un nombre grandissant de ses modèles (ils seront bientôt 19 à l’employer), Subaru compte en faire également de même. La sixième génération du Forester présentée dans la Cité des anges est apparue davantage comme une évolution de la mouture précédente. Ses concepteurs ont revisité plusieurs éléments (sièges, écran d’infodivertissement, hayon électrique) et ont adouci les angles de la carrosserie. Mais la véritable nouveauté est que cet utilitaire promet de glisser, d’ici le printemps 2025, une mécanique hybride sous son capot.

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La Volkswagen ID.7 vise ouvertement la Tesla Model 3, la BMW i4 et l’Ioniq 6.

Haute tension

Honda et sa filiale de luxe Acura ont révélé, sans cérémonie, leurs deux premiers véhicules électriques (Prologue et ZDX). Même mutisme du côté de Volkswagen – seule marque représentant l’ensemble du groupe allemand – qui invitait, à l’ombre d’une paire d’ID.Buzz, sa future berline ID.7 à prendre la pose pour la première fois en Amérique. Ce modèle en devenir (sa commercialisation devrait commencer au troisième trimestre 2024) vise ouvertement la Tesla Model 3, la BMW i4 et l’Ioniq 6.

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Kia a présenté deux études de style (EV3 et EV4).

Le trio sud-coréen Hyundai, Kia et Genesis a été le grand animateur de cette exposition annuelle. Les Ioniq 5 N – une version haute performance – et le Santa Fe ont effectué leur première apparition publique avant de prendre la route des concessions, où elles sont attendues au printemps. Quant à Genesis, les visiteurs ont pu découvrir une déclinaison « coupé » de son utilitaire GV80, lequel a été partiellement retouché esthétiquement. Enfin, Kia a été le seul constructeur à présenter deux études de style (EV3 et EV4). Toutes deux ont été créées sous la direction du styliste montréalais Karim Habib et sont susceptibles de voir le jour en remplacement des actuelles Soul et K5. L’avenir nous le dira.