(Nice, France) Il y a longtemps que la Fabbrica Italiana Automobili Torino (FIAT) ne figure plus au radar des consommateurs d’ici. Depuis la pétulante 500 (2011), aucune de ses créations destinées au marché canadien n’a fait envie. Mais Fiat compte se refaire une image et une réputation avec la 500 – oui, encore elle – mais en l’électrifiant complètement. L’objectif est ambitieux.

Ce n’est pas la première fois. Il y a un peu plus de 10 ans, Fiat proposait aussi une déclinaison électrique de la 500. Celle-ci était destinée uniquement à la Californie, en vertu de son règlement antipollution. Sergio Marchionne, alors président de la firme, déconseillait à quiconque de l’acheter... « Nous perdons 14 000 $ chaque fois que nous en assemblons une. » Les temps changent.

Aujourd’hui, il n’y a pas que la Californie qui se préoccupe de l’air que nous respirons. Plusieurs États américains (et provinces canadiennes) ont adopté des règles similaires pour forcer les constructeurs à proposer des véhicules zéro émission.

  • L’habitacle de la Fiat 500e

    PHOTO FOURNIE PAR FIAT

    L’habitacle de la Fiat 500e

  • La différence majeure, on la retrouve du côté passager avec une troisième portière qui n’est pas sans rappeler les anciennes BMW i3, Saturn SC et Hyundai Veloster.

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    La différence majeure, on la retrouve du côté passager avec une troisième portière qui n’est pas sans rappeler les anciennes BMW i3, Saturn SC et Hyundai Veloster.

  • La fameuse troisième portière de la Fiat 500e

    PHOTO FOURNIE PAR FIAT

    La fameuse troisième portière de la Fiat 500e

  • La console centrale de la Fiat 500e

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    La console centrale de la Fiat 500e

  • La recharge de la Fiat 500e

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    La recharge de la Fiat 500e

  • Sous le capot de la version alimentée par la batterie de 42 kWh, le propulseur électrique produit l’équivalent de 118 ch et permet d’atteindre les 100 km/h en 9 s.

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    Sous le capot de la version alimentée par la batterie de 42 kWh, le propulseur électrique produit l’équivalent de 118 ch et permet d’atteindre les 100 km/h en 9 s.

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On peut comprendre pourquoi la Fiat 500e (e pour électrique) refait surface. On peut aussi légitimement douter de la volonté de la filiale nord-américaine de soutenir ce modèle qui, précisons-le, sillonne les routes européennes depuis quelques années déjà.

D’ailleurs, après un lancement commercial fantastique en Europe, la 500e ne fait plus courir autant les foules. Pour preuve, l’usine chargée de lui donner naissance a, pour la deuxième fois cette année, été mise à l’arrêt pour éviter toute surproduction.

Quel sort le marché nord-américain réservera-t-il à la petite italienne ? Personne ne peut le dire avec exactitude, faute d’en connaître le prix. Mais le faible engouement des concessionnaires contactés par La Presse et les confidences recueillies auprès de certains dirigeants de la filiale nord-américaine du groupe Stellantis laissent penser que ce lancement n’a guère d’importance. D’ailleurs, à quelques semaines de sa commercialisation, la direction canadienne du groupe Stellantis s’emmure toujours dans le silence au sujet des prix, des spécifications et de la stratégie à l’égard de ce modèle. Entre deux présentations médiatiques en Europe, nous avons loué une 500e pour nous faire une idée de ce que Fiat nous réserve.

Pas la même auto

La plateforme que la 500 partageait autrefois avec la Ford Ka n’est plus d’actualité. La nouvelle architecture technique destinée à recevoir uniquement un propulseur électrique habille désormais une carrosserie plus volumineuse. Elle est plus longue, plus large et plus haute qu’avant. Son empattement a également gagné 2 cm.

La différence majeure, on la retrouve du côté passager avec une troisième portière qui n’est pas sans rappeler les anciennes BMW i3, Saturn SC et Hyundai Veloster. Cette configuration baptisée 3 +1 en Europe complète une gamme qui se compose également d’une classique version deux portières (avec hayon) et d’un aguichant cabriolet. Pour l’heure, l’équipe de communications de Stellantis Canada préfère taire toute information sur la nomenclature de ce modèle attendu dans quelques semaines...

Toujours est-il que nous avons eu l’occasion de promener, pour reprendre la délicieuse expression d’une collègue, cette 500 3+1 qui se dote exclusivement de la batterie de 42 kWh. En Europe, une batterie de 23,8 kWh se trouve aussi au catalogue.

La mode à la dure

Bien que plus enveloppée, la 500 conserve cette bouille ronde qui donne envie de l’accueillir dans son entrée de garage. Et cette envie ne se casse pas la figure contre les portières.

Un mélange de latinité et de néorétro veille à nous mettre de bonne humeur en dépit de nombreux plastiques durs et sonores.

La position de conduite atypique (assis en hauteur, pédalier décalé, dégagement limité pour les pieds) mécontentera les acheteurs qui mesurent plus de 1,80 m. Certains auront d’autres doléances à formuler. Comme des coussins trop courts et sans relief qui invitent à s’arrêter souvent. Cela dit, il faut nuancer cette critique. Par le passé, la 500 vendue en Amérique du Nord a eu droit à des sièges fort différents de ceux offerts sur le marché européen.

La présence d’une troisième portière latérale facilite l’accès aux (jeunes) enfants. Des adultes ? L’espace y est compté. Tout comme le volume du coffre d’ailleurs, qui a cependant le mérite d’offrir un plancher plat.

La ville pour terrain de jeu

Sous le capot de la version alimentée par la batterie de 42 kWh, le propulseur électrique produit l’équivalent de 118 ch et permet d’atteindre les 100 km/h en 9 s. Et on peut même faire crisser ses pneus au démarrage. Voilà l’une des seules excitations que vous ressentirez à son volant. La direction a le mérite de faciliter les manœuvres, mais sa légèreté pourrait rendre appréhensifs certains automobilistes lorsque cette Fiat place la ville dans ses rétroviseurs. Le châssis met rapidement en confiance et fait preuve d’une stabilité rassurante. Au volant, il se dégage une perception de fluidité. Les suspensions encaissent plutôt fermement les irrégularités de la chaussée et les bruits de roulement font mentir les adorateurs de l’électrique qui prétendent que les véhicules électriques sont de véritables sanctuaires.

Cette petite italienne propose trois modes de fonctionnement : Normal, Range et Sherpa. En Range, la récupération d’énergie au lever de pied est maximale, mais cela ne permet tout de même pas de clamer que cette Fiat autorise la conduite à une pédale. Quant au mode Sherpa, non seulement il limite la vitesse à 80 km/h, mais il suspend aussi les activités de tous les équipements énergivores. Certains automobilistes jugeront que ce mode risque d’être fréquemment utilisé. Selon la batterie, l’autonomie présumée de la 500e oscille entre 249 et 322 km.

Fiat 500e (2025)

Prix

À partir de 38 000 $ (estimation, sans les remises gouvernementales)

Rabais gouvernementaux

Oui (12 000 $)

Autonomie

249 km (23,8 kWh) 322 km (42 kWh)

On aime

  • Amusante à conduire
  • Accessibilité aux places arrière (3 + 1)
  • Suspension étonnamment confortable

On aime moins

  • Coffre lilliputien
  • Direction légère
  • Position de conduite dissymétrique

Notre verdict

Seulement si le prix est très bon, ce véhicule pourrait connaître du succès.

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