Question : quelle est la prochaine grande avancée en matière de robotique dans le milieu de l’automobile ?

Plusieurs prédisent que les nouveaux types de langages entre un conducteur et son véhicule prendront le haut du pavé, histoire de rendre les voitures autonomes encore plus faciles à conduire, plus simples à contrôler, et plus rassurantes aussi, ce qui ne sera pas sans déplaire.

Plus précisément, on parle ici des interfaces de langages qui permettront aux conducteurs de donner de simples commandes vocales pour diriger leurs véhicules, mais qui pourront aussi les questionner pour se renseigner sur les éléments qu’ils croisent en cours de route, par exemple, ou pour recueillir les informations qui leur permettront d’éviter les bouchons de circulation.

De là à savoir si les conducteurs pourront leur faire confiance, la question se pose.

Une innovatrice

IMAGE TIRÉE DU SITE DE WAYVE

En 2021, Wayve a fait des tests et a démontré que sa technologie LINGO-1 pouvait être utilisée dans les rues de Londres et dans quatre autres villes du Royaume-Uni, défi qui a été remarqué dans le milieu de l’automobile.

Actuellement, la société de technologie de conduite autonome Wayve fait toutefois tout son possible pour que la question ne se pose plus. Cette entreprise, considérée comme innovatrice en la matière, est un peu la start-up dans le développement de nouvelles technologies de voitures autonomes.

Son logiciel permettrait à l’usager de communiquer avec son véhicule, de lui poser des questions sur ses décisions de conduite et de recevoir des réponses.

L’idée sous-jacente de cette technologie est similaire à celle d’une autre technologie qui fait beaucoup jaser ces années-ci, soit le fameux ChatGPT. Sauf que dans le milieu automobile, on parle du chatbot (ou dialogueur, ou agent conversationnel, c’est selon).

Présentement, une certaine compétition se manifeste autour de ce type de logiciel pour avoir un outil qui propose un langage naturel, proche de celui de l’humain. Un logiciel qui donnera l’illusion de réfléchir par lui-même et, encore mieux, d’être sensé.

Pour se distinguer, Wayve a donc fusionné son ancien logiciel de conduite autonome avec un nouveau modèle linguistique, pour créer un modèle hybride innovateur baptisé LINGO-1.

Pour comprendre ce que la voiture voit et fait

L’utilisation du langage naturel en est encore à ses débuts, mais la technologie de Wayve fait actuellement évoluer les choses.

Ainsi, LINGO-1 synchronise à la fois les données vidéo et les données de conduite (les actions que les voitures effectuent, seconde par seconde) avec des descriptions qui se font entendre dans un langage naturel qui décrit exactement ce que la voiture voit et fait.

En 2021, Wayve a fait des tests et démontré que sa technologie pouvait être utilisée dans les rues de Londres et dans quatre autres villes du Royaume-Uni, défi qui a été remarqué dans le milieu de l’automobile.

LINGO-1 est apparu impressionnant. Il peut répondre à certaines questions, du type : quel temps fait-il ? Quels dangers voyez-vous ? Pourquoi as-tu arrêté ? Ce à quoi le conducteur se fait répondre que le temps est nuageux, qu’il y a une école à gauche ou que le feu est rouge...

Cela dit, le conducteur curieux pourrait aussi y aller de questions plus générales : combien d’étages possède le bâtiment à ma droite ?

Accent sur la sécurité

Or, on aura beau penser à toutes les questions sérieuses et moins cruciales à poser en cours de route, au bout du compte, le plus grand défi de la conduite autonome demeurera toujours la sécurité.

Pour créer LINGO-1, les concepteurs ont donc fait des tests en demandant à leur équipe de conducteurs experts de parler à voix haute en conduisant, tout en expliquant ce qu’ils faisaient et pourquoi. À partir de là, l’entreprise a accumulé les données pour affiner son modèle, en lui donnant des conseils de conduite tout comme un instructeur pourrait former un apprenti conducteur.

Par conséquent, LINGO-1 devient plus rassurant, puisque le conducteur a la possibilité de demander au véhicule autonome ce qu’il fait et pourquoi il le fait. Pourquoi a-t-il accéléré ici ? Ralenti là-bas ? Pourquoi avoir pris une pause avant de contourner un obstacle ? Quel danger pressentait-il ?

Plus d’un acteur

On parle ici de Wayve parce qu’elle est pionnière dans l’utilisation du langage naturel et que sa technologie est convaincante, mais d’autres grands acteurs utilisent leur modèle de langage en robotique, notamment Google.

Reste la grande question de la confiance. Est-ce que nous pourrons nous fier aux grands modèles linguistiques pour conduire nos voitures et pour être à jour sur les informations qui nous seront véhiculées ? La question est tout à fait légitime et on ne peut y répondre avec pleine assurance en ce moment.

Cela dit, tous les acteurs s’activent en ce sens et les efforts se multiplient pour rendre le langage le plus précis possible. Est-ce que le chatbot deviendra la norme dans les véhicules de demain ? Est-ce que l’intelligence artificielle sera suffisamment fiable pour nous permettre de rouler en sécurité sur nos routes ? C’est à suivre de près.