Le nouveau ministre de la Culture et des Communications Mathieu Lacombe a fait la navette de Québec à Montréal jeudi pour assister au dévoilement du plan directeur du théâtre québécois, mené par le Conseil québécois du théâtre (CQT). Un document qui préconise près de 250 actions à mettre en place au cours des 10 prochaines années.

Le ministre Mathieu Lacombe a salué le travail mené par le CQT depuis quatre ans et demi. « De façon quasi assurée, ce qui se trouve dans ce document sera très utile pour la suite des choses », a-t-il affirmé.

« Quand il y a un travail d’équipe de cette ampleur-là, comme ministre, c’est rassurant, a-t-il poursuivi, parce qu’on sent qu’il y a une cohésion, on sent que les gens veulent aller dans la même direction et c’est beaucoup plus facile ensuite de vous accompagner et de vous donner des outils pour vous aider à atteindre vos objectifs. »

C’est la première fois que le milieu théâtral québécois se dote d’un plan directeur.

Des chantiers prioritaires ont été identifiés (à mettre en place d’ici les trois prochaines années). Parmi eux, on retrouve : les conditions de travail des artistes, les conditions liées à la création et à la production, la diversité et l’inclusion, la relève, le développement des publics, la fidélisation du jeune public, la circulation des œuvres entre les territoires et l’écoresponsabilité.

Une des stratégies du Plan directeur est de mieux faire circuler les artistes et leurs œuvres. Pour y arriver, plusieurs actions sont prévues comme : mettre en place des programmes de résidences accessibles à une plus grande variété d’artistes ou encore soutenir les évènements qui font la promotion de la dramaturgie québécoise et les artistes autochtones ou issus de la diversité.

Dans un autre chantier, on parle d’améliorer les conditions économiques, sociales et psychologiques des artistes. Pour y arriver, le plan prévoit entre autres d’actualiser l’étude sur la rémunération des travailleurs culturels, et de définir et d’évaluer ce que représente le travail invisible non rémunéré d’écriture, de conception ou de gestion.

Mathieu Lacombe, qui est aussi ministre de la Jeunesse, s’est dit particulièrement sensible à la question du jeune public.

« Il y a des défis importants pour intéresser davantage nos jeunes à ce qu’on fait en culture. Si on n’intéresse pas nos jeunes au théâtre à l’école ou en famille, à quel âge on va les intéresser ? J’ai moi-même des enfants de 8 et 5 ans avec qui je vais au théâtre depuis plusieurs années, et chaque fois, ils ressortent avec un grand sourire et des étoiles dans les yeux. »

Le CQT a élaboré ce plan pour le milieu théâtral. Un travail piloté par des acteurs du milieu.

Outre les coprésidentes du CQT (Laurence Régnier et Rachel Morse), on retrouve les noms de Sylvain Bélanger (directeur artistique du Théâtre d’Aujourd’hui), Brigitte Haentjens (metteure en scène), Frédéric Dubois (directeur de la section française de l’École nationale de théâtre), Dave Jeniss (directeur artistique d’Ondinook), etc. Une vingtaine de personnes ont participé aux différents chantiers.

Soutien continu

Le ministre Lacombe a admis que le secteur des arts de la scène avait été « le plus touché » pendant la pandémie. Il a tenu à rassurer le milieu sur le soutien de son ministère. « Nous allons être à vos côtés pour vous aider à vous relever, a-t-il lancé. On sait que les défis continuent d’être présents et on va continuer à appuyer le Conseil des arts et des lettres du Québec [CALQ], qu’on finance. »

M. Lacombe n’a pas voulu se prononcer sur le financement spécifique des mesures préconisées par le Plan directeur du milieu théâtral. « Il y a un éventail de mesures, ce qui est intéressant, parce que le gouvernement ne peut pas toujours tout réaliser, donc je pense qu’on pourra saisir quelques-unes des actions du Plan et en faire des priorités. »

Par ailleurs, le nouveau ministre de la Culture et des Communications a l’intention de poursuivre les rencontres avec les intervenants du milieu culturel – mises en place par sa prédécesseure, Nathalie Roy, pendant la pandémie.

« Nous devons opérer une transition entre la fin de la COVID-19 et la relance des arts de la scène, c’est notre plus grand défi à court terme, a-t-il indiqué. Il y a eu énormément d’argent investi pendant la crise sanitaire, si on arrête du jour au lendemain, il y aura un choc, mais il faut aussi se projeter vers l’avenir, donc cette transition est délicate. Il y aura des choix à faire, mais le gouvernement continuera d’être présent en s’inspirant de ce que le milieu lui proposera. »

Consultez le Plan directeur du CQT