Tous les mardis, La Presse présente les actualités de la semaine dans le monde du théâtre à Montréal et au Québec. Premières, coups de coeur, spectacles en tournée et pièces à voir. La scène se passe ici et maintenant.

À la salle Fred-Barry du Théâtre Denise-Pelletier, du 3 au 20 avril

L'auteur et comédien Steve Gagnon, qui a notamment créé les pièces OS - La montagne blanche et Fendre les lacs, s'apprête à présenter une nouvelle pièce librement inspirée de l'univers littéraire de Sylvain Trudel (Le souffle de l'harmattan, Du mercure sous la langue). «J'ai découvert son univers très tôt dans mon adolescence, nous raconte-t-il. Il y a chez lui une poésie accessible, qui est ancrée dans le quotidien, mais qui parle aussi de quêtes existentielles profondes.» Pour qu'il y ait un début à votre langue raconte l'histoire de Frédéric qui, à 28 ans, vit ses derniers jours. Ses parents iront à son chevet, mais il refusera de leur parler, dans un ultime geste de résistance. «Dans la fièvre qui le conduit lentement vers sa mort, il verra des personnages marquants de son passé, dont son ami Wilson et son ex-copine Odile, détaille Steve Gagnon, qui dirige huit comédiens. Ce sont deux personnes avec qui il dénonçait, 10 ans plus tôt, la médiocrité de son quotidien et avec qui il planifiait un exil, qui n'a jamais eu lieu. Le personnage de Frédéric, qui est issu d'un milieu très formaté, très conventionnel, refuse de mourir dans la langue de ses parents, illustre-t-il. Une langue banale et insignifiante, qui ne revendique rien.»

Danse: manifestation dansante

Nos corps. Au Théâtre Aux Écuries, du 3 au 13 avril.

La nouvelle création du collectif Castel Blast (Guillaume Rémus, Olivia Sofia, Léo Loisel), Nos corps, s'inspire d'un fait historique qui serait survenu il y a 500 ans à Strasbourg, alors qu'une grande famine avait appauvri la majorité de la population, aux prises avec un taux de mortalité très élevé. Une «manie dansante» avait pris d'assaut la population, des centaines de gens dansant, en transe, jusqu'à leur dernier souffle, allant jusqu'à ébranler le système d'oppression en place. La danse comme révolte, comme exutoire, devient le moteur de ce spectacle immersif où le public fera face à des corps dansant sans relâche. Un appel à l'indignation, mais aussi au rassemblement.

Théâtre jeunesse: grâce (et disgrâce) du théâtre

PHOTO FOURNIE PAR LE THÉÂTRE AUX ÉCURIES

Nos corps, présentée au Théâtre Aux Écuries, du 3 au 13 avril

Conte du soleil. À la Maison Théâtre, du 3 au 14 avril (de 8 à 12 ans)

Cette pièce de Philippe Soldevila fait le récit d'un père comédien récemment séparé (Octavio), qui tente tant bien que mal de rester connecté à son fils de 10 ans (Étienne) grâce au théâtre. Mais le garçon, légèrement réactionnaire, se réfugie dans les jeux vidéo... Une pièce créée l'an dernier à Québec, défendue sur scène par Vincent Legault, Emmanuel Bédard et Agnès Zacharie, qui interprète le rôle de la grand-mère espagnole d'Octavio.

Danse jeunesse: émerveillement d'enfant

PHOTO FOURNIE PAR LA MAISON THÉÂTRE

Conte du soleil, présenté la Maison Théâtre, du 3 au 14 avril

À travers mes yeux. À la TOHU, le 7 avril (3 ans et plus).

La compagnie de danse Bouge de là est une des seules au Québec à créer du contenu exclusivement pour les enfants. Elle sera de passage dimanche à la TOHU avec sa toute dernière création, À travers mes yeux. Une pièce qui s'amuse à emprunter le regard nouveau de l'enfant qui explore et sa capacité sans cesse renouvelée à s'émerveiller devant tout et rien. Une véritable ode à l'imaginaire, pour les 3 ans et plus.

Théâtre: drame familial à la sauce irlandaise

PHOTO ROLLINE LAPORTE, FOURNIE PAR BOUGE DE LÀ

À travers mes yeux, la nouvelle création de la compagnie Bouge de là

Madra. À La Petite Licorne, du 8 au 26 avril.

Madra (Gut), de la dramaturge écossaise Frances Poet, est un thriller psychologique centré sur une nouvelle famille: Maddy, Alex et leur garçon de 3 ans, Gabriel. Un jour où l'enfant est confié à sa grand-mère survient un incident qui ébranle la confiance des parents. Une pièce mise en scène par Marie-Hélène Gendreau, avec Frédéric Blanchette, Louise Bombardier, Sylvie De Morais et Marc-André Thibault (qui a aussi traduit le texte).

Théâtre: le chemin de la révolte

PHOTO FOURNIE PAR LA PETITE LICORNE

Madra, présentée à La Petite Licorne du 8 au 26 avril

Intersections. À La Chapelle, du 3 au 13 avril.

À l'origine d'Intersections, cinq artistes venant de cinq villes différentes sont rassemblés. Leur point commun? Avoir vécu de l'intérieur un mouvement citoyen majeur, de la révolution verte de Téhéran en 2009 au printemps érable montréalais de 2012. De ces expériences est née une production qui interroge le désir de révolution, les rêves qui le portent et ce qui peut lier des êtres aux territoires géographiques dispersés, dans une écriture scénique qui allie la téléprésence à la scène, signée Mireille Camier et Ricard Soler Mallol.

PHOTO FOURNIE PAR LA CHAPELLE

Intersections, présentée à La Chapelle, du 3 au 13 avril