Maxime Dumontier a quitté le milieu artistique en 2021. Après trois années difficiles jalonnées d’une réorientation de carrière en ébénisterie, l’ex-comédien a obtenu, jeudi soir, l’assentiment qu’il avait pris la bonne décision par l’entremise d’une voie inusitée : en sortant grand gagnant d’une téléréalité.

Sous une pluie de confettis, Maxime Dumontier et Stéphanie Brodeur, sa conjointe, ont remporté Le grand chantier Rona, une compétition de rénovation diffusée sur Noovo, dans laquelle des couples s’affrontaient pour gagner une maison neuve entièrement meublée d’une valeur de 700 000 dollars. Après 10 semaines de travaux fastidieux, la paire a coiffé l’autre tandem finaliste au fil d’arrivée, Lisette et Dideley.

Pour Maxime Dumontier et Stéphanie Brodeur, qui avaient « un peu renoncé » au rêve d’être propriétaires, les répercussions sont majeures. Parents de deux petits garçons, Alban, 10 mois, et Orel, bientôt 4 ans, ils peuvent enfin souffler.

« Avoir une maison – mais pas d’hypothèque – à 35 ans, ça change vraiment la donne, commente le nouveau menuisier en entrevue. Ce dont on rêvait, ça nous appartient. On peut maintenant offrir une meilleure qualité de vie à nos enfants. »

PHOTO FOURNIE PAR NOOVO

Maxime Dumontier et Stéphanie Brodeur, après avoir appris leur victoire au Grand chantier Rona

« On est contents en maudit, poursuit-il. Après tout ce qui est arrivé, on sent qu’on vient de finir un marathon. On est comme : “Au moins, on n’a pas couru tout ça pour rien !” On a gagné notre pari. »

À l’écran

Bien avant Le grand chantier Rona, Maxime Dumontier avait l’habitude des plateaux de télévision. Sa carrière d’acteur a démarré en 1998 avec Amandine Malabul, une série jeunesse britannique-canadienne. Ont suivi des rôles dans Fred-dy, Smash, Nos étés, Détect inc. et 7e round, puis, une fois adulte, Unité 9, Au secours de Béatrice et Cerebrum.

Au cinéma, son nom a figuré au générique de longs métrages comme Séraphin : un homme et son péché, de Charles Binamé, Gaz Bar Blues, de Louis Bélanger et Mémoires affectives, de Francis Leclerc. En 2008, sa performance dans Tout est parfait, d’Yves-Christian Fournier a enthousiasmé la critique, lui permettant notamment d’obtenir la palme du meilleur acteur au Festival du film francophone d’Angoulême, en France.

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Maxime Dumontier avec Chloé Bourgeois et Yves Christian Fournier à la première du film Tout est parfait, en 2008

Son dernier rôle au grand écran remonte à 2021, dans Les oiseaux ivres, du cinéaste Ivan Grbovic.

Maxime Dumontier aurait pu s’entêter et continuer, mais le cœur n’y était plus.

« Parce que j’ai commencé jeune, au départ, j’étais comme : “Voilà ! J’ai trouvé ce que je vais faire jusqu’à ma mort !” Mais quand tu réalises, à 30 ans, que tu n’aimes plus ce que tu fais, c’est comme un coup de pelle. Vers la fin, j’avais juste l’impression d’aller chercher un chèque. C’était impossible pour moi de rester, quand on sait à quel point c’est un milieu difficile à percer. Je n’avais pas envie de voler la place de quelqu’un qui voulait vraiment y accéder. »

Aucun regret

Bien que motivée, la décision de repartir à zéro n’a pas été facile à prendre. « J’avais mis tous mes œufs dans le même panier. C’est tough de dire : “La passion que j’ai depuis que je suis ti-cul, elle n’est plus là. Maintenant, je dois trouver autre chose.” C’est étourdissant. Mais ça m’a tellement enlevé un poids. Au lieu de m’accrocher, j’ai décidé de m’en aller. C’est tout. »

Aujourd’hui, Maxime Dumontier affirme être « ailleurs ». Lorsqu’il jette un regard derrière, il n’éprouve aucune amertume. « J’ai quand même passé 20 années incroyables. J’ai vécu tellement d’affaires. J’ai voyagé dans le monde. J’ai vécu des trucs vraiment chouettes. »

« J’ai fait mon deuil. Je n’ai aucun regret. Je suis parti en paix. Je suis fier de ce que j’ai fait… J’ai même hâte de montrer à mes enfants que leur père a été comédien pendant 20 ans ! », lance-t-il en riant.

D’acteur à menuisier

Au cours des dernières années, Maxime Dumontier a suivi une formation à l’École des métiers du meuble de Montréal. Son intérêt pour l’ébénisterie ne date pas d’hier. Enfant, il aimait suivre son grand-père, qu’il décrit comme « un homme très, très manuel, capable de monter une maison de A à Z ».

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Maxime Dumontier

Mais comme j’ai été comédien très jeune, j’ai mis beaucoup de choses de côté. J’ai aussi travaillé en restauration. Ça m’a pris du temps à renouer avec l’ébénisterie.

Maxime Dumontier

C’est après avoir vu passer une annonce sur l’internet que Maxime Dumontier et Stéphanie Brodeur ont soumis, en novembre dernier, leur candidature au Grand chantier Rona.

La perspective de gagner une maison était certes alléchante, mais Maxime Dumontier croyait plus ou moins en leurs chances d’y arriver… à cause de l’aspect téléréalité du projet. De nature solitaire, l’ancien comédien craignait « toute la game sociale et stratégique ».

« Les téléréalités, ce n’est pas mon bag. Ce n’est pas quelque chose que j’écoute. Au départ, je n’étais pas sûr que j’allais toffer. Passer 24 heures sur 24 avec d’autre monde, j’étais comme : “Oh là là…” Mais finalement, ça a été plus facile que prévu. On s’est rapprochés super vite. »

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Maxime Dumontier avec sa conjointe, Stéphanie Brodeur

Maxime Dumontier et Stéphanie Brodeur, qui habitent actuellement dans l’arrondissement d’Hochelaga-Maisonneuve à Montréal, ont encore beaucoup de choses à préparer avant d’appeler les déménageurs et de migrer vers Sainte-Julienne, dans Lanaudière, où leur maison à 700 000 dollars les attend. Ils espèrent toutefois s’y installer avant l’automne.

Repartir à zéro donne souvent le vertige, mais quand ça vient avec 5 zéros suivis d’un signe d’argent, c’est beaucoup plus attrayant.

Le grand chantier Rona est offert en rattrapage sur Crave et Noovo.ca