La populaire tournée Pour une histoire d’un soir de Joe Bocan, Marie Carmen et Marie Denise Pelletier se terminera cette semaine avec deux concerts à la Maison symphonique. Luce Dufault, qui mettra bientôt un point final à son spectacle Dire combien je t’aime, est aussi de la partie pour ce plateau double de sororité et de complicité.

Il y a quatre ans, Joe Bocan, Marie Carmen et Marie Denise Pelletier étaient sur le point de se lancer dans une aventure dont elles n’auraient jamais pu prédire le succès, qui ne s’est pas démenti.

« Il y a des choses un peu inexplicables. Parfois, tu mets des gens ensemble et il y a quelque chose qui se passe. Et ça s’est passé 123 fois, depuis le jour 1. Tous les soirs, on a dit merci », raconte Marie Denise Pelletier.

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Marie Denise Pelletier, Marie Carmen et Joe Bocan mettent un point final à une aventure qui a duré quatre ans.

« Aucune des trois n’était arrivée dans ce projet avec des attentes, se rappelle Marie Carmen.

Le public a décidé de nous choisir, et on l’a reçu à chaque représentation comme un cadeau suprême, dans la joie, la complicité, et à jamais une sororité.

Marie Carmen

Quatre ans plus tard, elles s’apprêtent donc à boucler la boucle « avec panache, n’ayons pas peur des mots ! », ajoute la flamboyante interprète d’Entre l’ombre et la lumière. Et dans l’émotion : elles avouent avoir beaucoup pleuré à la fin de leur dernier spectacle régulier, le week-end dernier. « Après le salut, je n’étais plus arrêtable », lance Joe Bocan.

« C’est la fin de la tournée, mais pas la fin de notre amitié », philosophe Marie Denise Pelletier. Dans les coulisses de la Maison symphonique lundi, avant de monter sur scène pour leur première répétition, les trois « vivifiantes sexagénaires », comme elles aiment dire (avec raison !), étaient fébriles et joyeuses. Leur amitié, on l’entend dans la moindre de leurs conversations, dans leurs sourires entendus, dans les compliments qu’elles se font.

« On est passées à travers la pandémie, on a partagé nos histoires, nos plaisirs, la route, tout… C’était vraiment un voyage », raconte Marie Carmen.

Nouveau souffle

Ce parcours se termine en compagnie de l’OSM, un an après que le spectacle a été présenté avec l’Orchestre symphonique de Québec. Joe Bocan, moins habituée que les autres à chanter avec des orchestres symphoniques, était pas mal stressée lundi matin.

C’est de la pression, mais j’essaie de ne pas aller vers ça. Je veux avoir du plaisir, pour le transmettre au public. Donner. Ces concerts amènent un petit apogée, ça fait une belle sortie dans le grandiose et le bonheur.

Joe Bocan

Et dans l’élégance aussi ? « Oui, j’ai vraiment de belles robes ! »

Pour Marie Denise Pelletier, un lieu comme la Maison symphonique amène automatiquement une espèce de dépouillement. « C’est comme une prière avant de partir. On n’a pas eu d’essoufflement, on aurait pu continuer encore, mais toute bonne chose a une fin. Surtout que j’ai ma première bientôt ! J’ai sorti un album en octobre, on n’avait pas prévu que cette tournée durerait si longtemps. »

Toutes trois constatent que Pour une histoire d’un soir leur a fait connaître comme un nouveau souffle. Marie Denise Pelletier repartira donc en tournée en février. Si elle ne sort pas d’album, Marie Carmen a annoncé une tournée solo qui commencera à l’automne 2024, dans une mise en scène de Joe Bocan. Et cette dernière lancera un EP à l’automne 2024, pour partir en tournée en janvier 2025.

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Marie Carmen, Joe Bocan, Luce Dufault et Marie Denise Pelletier avec le chef d’orchestre Jean-Michel Malouf

« Je ne savais pas que cette aventure se terminerait avec de nouveaux projets pour chacune. Ce n’est pas la fin de quelque chose, c’est une transition vers autre chose », dit Marie Carmen, qui trouve que la présence de Luce Dufault ajoute au grandiose de l’évènement.

« L’amour qu’on se porte, l’admiration qu’on a pour Luce, qu’elle a pour nous, ça se manifeste quand on chante ensemble. Ce n’est pas du toc. »

Luce Dufault raconte qu’à l’époque où elle chantait dans les bars, elle avait déjà une grande admiration pour les trois chanteuses.

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Luce Dufault en répétiton avec l’OSM lundi

Elles étaient déjà sur de gros stages. J’étais une fan, je capotais sur les trois.

Luce Dufault

Vibration

Luce Dufault a lancé son album Dire combien je t’aime une semaine avant le début de la pandémie, en mars 2020. Sa tournée, qui devait prendre son envol à l’automne, a finalement commencé au printemps 2021. Elle aura tout connu, la distanciation, les masques, les couvre-feux… puis les salles pleines. « J’ai fait au-delà de 150 shows. Rendue où je suis dans ma carrière, c’est fou et inespéré ! »

Officiellement, il lui restera encore trois spectacles à faire après la Maison symphonique.

C’est toujours difficile de terminer un show, même s’il y a autre chose après. Il y a un petit deuil à faire.

Luce Dufault

Elle se lancera bientôt dans une nouvelle tournée de groupe – elle ne donne aucun nom pour l’instant –, parce qu’il n’y a rien qu’elle aime plus que de « coller sa voix » à celle des autres. « Quand les filles chantent et que je suis en coulisse, je fais tous les back vocals, pas de micro ! C’est un des grands plaisirs de ce métier. »

Cette fois, c’est sur l’orchestre qu’elle sera collée, et pour la première fois de sa carrière pour chanter ses propres chansons. « Quand j’ai entendu les arrangements de Benoit Groulx, j’ai capoté. J’ai des frissons juste à y penser. » Quel est le plaisir de jouer avec un orchestre symphonique ?

« La vibration. À la Maison symphonique, tu es vraiment dans l’orchestre, le premier violon est accoté sur ta hanche ! » Si on ajoute à ça la puissance, la justesse et la couleur unique des voix des quatre chanteuses, plus l’amour qui circule entre elles, la vibration se ressentira certainement jusqu’au fond de la salle.

Dire combien je t’aime... Pour une dernière histoire d’un soir, à la Maison symphonique les 23 et 24 janvier 2024

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