« Tellement vrai ! », m’a écrit Jean Desharnais, de Sherbrooke.

Il est l’un des nombreux lecteurs à avoir réagi, au cours des derniers jours, à la chronique « Respirer par le nez, mais où ?⁠1 »

Je rappelais dans ce texte qu’aller « jouer dehors » peut avoir un impact positif sur notre santé et notre bien-être. C’est le cas, ont démontré certains chercheurs, si on passe un total de deux heures en l’espace d’une semaine dans un espace naturel.

J’avais aussi posé la question : quel est votre endroit préféré lorsqu’il s’agit de passer du bon temps à l’extérieur et de décompresser ?

Pour Jean Desharnais, c’est « une simple marche dans un boisé à deux pas de la maison ». Plus précisément le Bois Beckett, à Sherbrooke.

Il n’est pas le seul à nous avoir révélé son secret.

Nous avons reçu des centaines de réponses, de partout au Québec. Elles sont toutes enthousiastes et inspirantes.

Plusieurs, particulièrement dans la région montréalaise, m’ont dit fréquenter les espaces naturels les plus populaires des environs.

À commencer par le mont Royal.

C’est entre autres le cas de Monic Hurtubise, bénévole pour l’Association des sports pour aveugles du Montréal. Elle va y marcher tous les mercredis depuis plus de neuf ans.

« Le bonheur et le plaisir de se retrouver sur le mont Royal, de respirer, de contempler et de décrire les changements comme voyant, c’est un exercice incroyable d’observation. Nous revenons fatigués, mais heureux de tous ces échanges et rires, et avons hâte à la semaine prochaine », écrit-elle.

Toujours à Montréal, le Jardin botanique et le parc Maisonneuve ont été cités à de nombreuses reprises. Tout comme le parc-nature de l’Île-de-la-Visitation.

Pour Yves St-Maurice, c’est « le havre de paix par excellence », alors que Denis Beaulé considère qu’il s’agit de la « merveille des merveilles ».

Le parc Michel-Chartrand, à Longueuil, fait aussi partie des espaces naturels les plus appréciés.

PHOTO KARENE-ISABELLE JEAN-BAPTISTE, ARCHIVES COLLABORATION SPÉCIALE

Deux fondeurs au Centre de la nature, à Laval

Tout comme le Centre de la nature à Laval. « Ce parc familial est une oasis de beauté dans notre ville », affirme Denise Généreux. Françoise Thibodeau, qui habite tout près, le décrit pour sa part comme « un beau parc ressourçant ».

Si votre résolution est de passer plus de temps dans la nature en 2024 et que vous habitez dans la grande région métropolitaine, ce sont des incontournables.

Si vous cherchez à sortir des sentiers battus, vous êtes aussi au bon endroit. Voici des extraits de certains courriels reçus. Ce sont d’autres coups de cœur, qui se trouvent ailleurs au Québec.

Les Cèdres

PHOTO FOURNIE PAR SUSIE HACHEY

Le bord du fleuve aux Cèdres

« Au moins cinq fois par semaine, je prends une marche rapide le long du fleuve aux Cèdres. J’appelle ça ma thérapie naturelle. Quel privilège d’être témoin d’un spectacle magnifique qui change chaque jour, selon l’heure, la saison ou la météo ! Ce lien avec la nature m’a donné la force de continuer malgré la maladie et le décès de ma sœur bien-aimée, le vieillissement de mes parents et tous les tracas et inquiétudes que cela entraîne, et les aléas de la vie quotidienne. »

Susie Hachey, Les Cèdres

Baie-Comeau

PHOTO FOURNIE PAR JENNY LAROUCHE

Le Boisé de la Falaise, à Baie-Comeau

« Mon endroit préféré pour respirer par le nez est le Boisé de la Falaise, situé à deux minutes à pied de chez moi, qui longe la majestueuse rivière Manicouagan. J’y marche en toute saison, avec mon compagnon de vie. On y fait aussi de la raquette en hiver et on y pagaie sur ses flots en été. On peut y observer flore et faune de la région (mésanges, renard, perdrix, huard, bleuets, thé des bois et j’en passe…). C’est toujours nouveau, à chaque randonnée. Mais chaque fois que j’en reviens, je me sens bien et sereine. »

Jenny Larouche, Baie-Comeau

Mont-Blanc

PHOTO FOURNIE PAR BENOIT LAROCHE

Le Sentier des cimes à Mont-Blanc

« Nous nous sommes établis dans les Laurentides pendant la pandémie et nous avons immédiatement constaté une baisse importante de notre niveau de stress. Nous marchons régulièrement dehors ou dans les bois avoisinants. Nous nous rendons compte du stress dès que nous devons aller chercher nos enfants à Montréal. Un de nos endroits favoris est le Sentier des cimes à Mont-Blanc. »

Benoît Laroche, Saint-Adolphe-d’Howard

Baie des Chaleurs

PHOTO FOURNIE PAR MIREILLE OUELLETTE

Paysage gaspésien, à Escuminac

« Respirez par le nez, où ? C’est en Gaspésie, dans la belle baie des Chaleurs, dans un petit village d’à peine 500 habitants (Escuminac), loin du trafic, de la pollution (l’eau est cotée 10/10 et chaude, elle porte bien son nom). La beauté des paysages est à couper le souffle, et ce, pour toutes les saisons. Une virée dans les villages aux alentours tels que Matapédia et Carleton-sur-Mer vous apaisera, car la nature est tellement wow ! »

Mireille Ouellette, Escuminac

Sherbrooke

PHOTO FOURNIE PAR LAYLA MORIN

Les abords du lac des Nations, à Sherbrooke

« Une marche aux abords du lac des Nations nous offre, lorsque le temps est clair, une vue imprenable sur le mont Orford (et sur le mont Bellevue en tout temps). La rivière Magog impressionne avec ses chutes façonnées par les barrages. […] Je joins une photo savoureuse que j’ai prise au lac des Nations, où une dame m’a confié se sentir "dans les nuages". »

Layla Morin, Sherbrooke

Ferme-Neuve

PHOTO FOURNIE PAR MARIE-HÉLÈNE PARENT

Dans la forêt du Parc régional Montagne du Diable

« Mon endroit préféré (et plus que bénéfique pour ma santé mentale) est le Parc régional Montagne du Diable. Un endroit magnifique avec un immense territoire où l’on peut se retrouver seule (ou en bonne compagnie) entouré d’une nature exceptionnelle et tellement apaisante. »

Marie-Hélène Parent, Mont-Laurier

Lac Saint-Jean

PHOTO FOURNIE PAR JACINTHE LAROUCHE

Sur le lac Saint-Jean, en plein hiver…

« Mon endroit préféré pour prendre l’air est le majestueux lac Saint-Jean. Et cela, été comme hiver. L’été, j’adore nager, lire et marcher sur la plage et parfois y faire un petit roupillon. L’hiver, je m’adonne à la pêche blanche et je marche en raquette. Quel plaisir de voir les levers et les couchers de soleil ! L’air est pur, je respire et je ressens une plénitude qui m’envahit et me fait oublier, l’espace d’un moment, la dure réalité de l’actualité internationale. Bref, j’aime aller jouer dehors ! »

Jacinthe Larouche, Saint-Henri-de-Taillon

Il y a tant d’autres suggestions que je pourrais en faire un livre. Je ne blague pas.

Plusieurs ont aussi vanté les mérites du parc de la Gatineau. Lynda Savard estime que « c’est un privilège d’y aller aussi souvent que possible ».

Le sentier de la rivière Saint-Charles, à Québec, a aussi été cité à plusieurs reprises. C’est « un lieu magique pour respirer par le nez », écrit Marielle Longchamps.

François Brouillet privilégie pour sa part le parc de la Commune, en bordure du fleuve, à Varennes. « M’y retrouver, c’est me retrouver. »

Les « nombreux sentiers de randonnée pédestre et de raquette de la région de Lanaudière » fournissent par ailleurs à Nathalie Caron sa « dose hebdomadaire d’oxygène ».

« Chaque samedi, je prends la direction de Saint-Côme, Saint-Donat, Notre-Dame-de-la-Merci, etc. En toute saison, c’est ma façon de “survivre” au stress ! », écrit-elle.

Si vous n’aviez pas encore trouvé l’espace naturel québécois qui vous fait du bien, vous avez désormais l’embarras du choix.

Aller jouer dehors est une résolution qui, en 2024, risque fort d’être aussi bénéfique que facile à respecter.

1. Lisez la chronique « Respirer par le nez, mais où ? » Qu’en pensez-vous ? Participez au dialogue