Scala de Milan Un Italien remplacera un Français à la direction

(Rome) La Scala de Milan, l’une des maisons d’opéra les plus prestigieuses du monde, a nommé mardi l’Italien Fortunato Ortombina au poste de directeur, mettant ainsi fin à des mois de controverse politique.

Le maire de Milan, Giuseppe Sala, en a fait l’annonce après que le conseil d’administration de l’opéra a finalisé la nomination de M. Ortombina, qui prendra ses fonctions en septembre au célèbre « Teatro alla Scala ».

Le nouveau dirigeant de la Scala, actuellement directeur général de l’opéra La Fenice de Venise, succédera au Français Dominique Meyer, qui dirige l’opéra de Milan depuis 2020. M. Meyer restera à son poste jusqu’au 1^er août 2025, pour assurer l’intérim pendant que M. Ortombina agira à titre de « directeur désigné » jusqu’à sa prise de fonction complète.

La nomination de M. Ortombina intervient alors que le gouvernement d’extrême droite italien de la première ministre Giorgia Meloni tente de promouvoir la nomination de ressortissants italiens à des postes de direction, en les favorisant par rapport aux étrangers pour les postes culturels majeurs.

Fortunato Ortombina, âgé de 63 ans, avait déjà été coordinateur de la direction artistique de la Scala de 2003 à 2007, avant de devenir directeur artistique de La Fenice à Venise.

Le ministre italien de la Culture, Gennaro Sangiuliano, qui a fait du retour des Italiens à la tête des principales institutions du pays l’une de ses principales priorités, a salué cette nouvelle nomination. « Après trois directeurs généraux étrangers — Stéphane Lissner, Alexander Pereira et Dominique Meyer — un Italien revient à la Scala », a-t-il déclaré mardi.

Dominique Meyer, âgé de 68 ans, a acquis un large respect et une grande reconnaissance en Italie et à l’étranger au cours de ses années à la tête de la Scala. Son remplacement intervient dans le contexte des nouvelles règles introduites l’année dernière par le gouvernement Meloni, qui fixent une limite d’âge de 70 ans à la direction des maisons d’opéra.

La Scala n’est pas étrangère aux débats politiques. Le mois dernier, avant la dernière représentation d’un opéra-ballet racontant une histoire de guerre, le danseur principal de la Scala, Roberto Bolle, le directeur Meyer et d’autres membres de la compagnie de danse, de l’orchestre et de l’équipe de scène se sont alignés sur scène sous une grande banderole portant l’inscription « Cessez le feu » – une référence à la guerre dans la bande de Gaza.