L’Agora de la danse propose avec Koros une expérience inédite, rencontre entre la réalité virtuelle et la danse contemporaine, déclinée en trois courtes pièces. Vous n’aurez jamais senti le souffle des danseurs d’aussi près !

Le diffuseur montréalais fait ses premiers pas dans la production d’un spectacle en réalité virtuelle avec Koros, offrant aux intéressés, aux initiés ou aux curieux une façon nouvelle d’expérimenter et de vivre un spectacle de danse contemporaine, directement sur la scène, avec un casque de réalité virtuelle. La Presse a pu tester l’expérience avant qu’elle ne soit offerte au public, cette semaine.

Des créatrices québécoises issues de trois générations ont été invitées à concevoir de courtes pièces d’environ 10 minutes : Andrea Peña offre 6,58 manifesto, Hélène Blackburn signe Allegro Barbaro et Margie Gillis, The Complex Simplicity of Love. Chaque « représentation », d’une durée totale de quelque 50 minutes avec l’accueil et la présentation, peut accueillir 10 personnes à la fois, qui sont installées sur autant de chaises dispersées dans l’espace.

Les pièces de Blackburn et de Peña offrent une expérience à 360 degrés, très immersive. Installé sur sa chaise pivotante, le spectateur-visionneur peut ainsi suivre l’action et les mouvements des interprètes qui évoluent autour de lui.

Rapidement, on perd tout contact avec le réel et l’extérieur, plongé dans ce monde virtuel qui semble pourtant très tangible ; on entend le souffle des danseurs dans nos oreilles, on sent leurs déplacements dans l’espace… on a même un mouvement de recul lorsqu’ils s’approchent dangereusement près !

Blackburn propose une création à son image, aux mouvements furtifs, rapides, saccadés exécutés dans l’urgence, dans un environnement très sombre découpé au couteau par des ronds de lumière blanche vive, où apparaissent et disparaissent les danseurs. Le regard cherche l’action, qui se déplace constamment, obligeant le spectateur à tournoyer sans cesse sur sa chaise. Quant à Peña, elle crée un environnement onirique un brin inquiétant, peuplé de créatures mouvantes au son de la voix d’une chanteuse d’opéra qui se déplace lentement parmi les interprètes. La caméra est installée sur roulettes et le spectateur se voit ainsi parfois transporté à travers l’espace – même si, en réalité, rien ne bouge. L’effet est assez saisissant !

PHOTO FOURNIE PAR L’AGORA DE LA DANSE

Hélène Blackburn signe Allegro Barbaro.

Gillis propose une pièce plus frontale, filmée à 180 degrés, qui célèbre le plaisir simple du mouvement et de la danse, invitant les spectateurs à partager ce moment avec elle et ses interprètes en dansant avec leurs mains – des mains virtuelles apparaissent alors dans notre champ de vision. Assez amusant comme expérience.

Voilà une initiative probante, qui a le potentiel d’intéresser un tout autre public à la danse contemporaine et qui permet à ceux qui sont déjà des amateurs de l’expérimenter d’une tout autre manière – on est loin de la captation numérique ! On imagine facilement Koros voyager dans la province ou servir d’avant ou après-spectacle.

Du 17 au 19 février (plusieurs heures de représentation), en supplémentaire du 23 au 26 février, à l’Agora de la danse

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