La tournée de Révolution fait preuve d’audace en mettant de côté les meilleurs moments de l’émission pour offrir des numéros inédits. Si on se fie aux clameurs du public le soir de la première, le pari de la metteure en scène Lydia Bouchard est réussi. Il manquait néanmoins un je-ne-sais-quoi qui marque les cœurs.

Le spectacle d’environ 80 minutes est agréablement ponctué d’interventions des artistes qui racontent – sur vidéo ou au micro – les saisons dans la vie d’un participant. La représentation est également teintée de la belle camaraderie qui semble régner entre eux.

  • Révolution en tournée, au Théâtre St-Denis

    PHOTO DENIS GERMAIN, LA PRESSE

    Révolution en tournée, au Théâtre St-Denis

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    Révolution en tournée, au Théâtre St-Denis

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    Révolution en tournée, au Théâtre St-Denis

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Arrivés par les couloirs de la salle dans une ambiance bon enfant, les danseurs et danseuses restent sur scène presque tout le long de la soirée. En plus de prendre part à de jolis numéros de groupe, qui gagneront certainement en précision au fil de la tournée, ils participent ici et là aux numéros de soliste, de duo ou de troupe. Cet aspect, plus que tout autre, manquait cruellement à l’édition précédente.

Après une introduction pendant laquelle les artistes s’amusent sur la scène tournante (utilisée d’ingénieuse manière toute la soirée), le spectacle décolle avec un numéro sexy sur la chanson Money de Pink Floyd.

On entend ensuite un amalgame de respirations – qui rappelle un bref instant la trame sonore de M, le spectacle de la chorégraphe Marie Chouinard, présenté en première mondiale à Montréal la semaine dernière – avant que des arrangements rock enveloppent Sam Cyr pour un sympathique numéro de breakdance et d’acrobaties.

PHOTO DENIS GERMAIN, COLLABORATION SPÉCIALE

Le duoTeam White

Katerine et Alexandre, de Team White, se promènent à trois reprises dans une immense salopette, une large chemise et sous un chapeau géant, en mariant la danse et l’art clownesque de manière inventive.

Interprétant des poupées parfaites qui expriment des bribes de caractère, les sœurs Ophélie et Ann-Florence ne sont pas utilisées à leur plein potentiel. Elles possèdent beaucoup plus d’explosivité, de sensibilité et de capacités techniques que ce numéro en manque de oumph le laisse croire.

On reste également sur notre faim quand Yoherlandy Tejeiro Garcia se joint à Adriano et à Samantha dans un numéro vivifiant qui pourrait gagner en fluidité et qui est loin du niveau observé lorsque des concurrents aux styles opposés réunissent leurs talents dans l’émission.

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Yoherlandy Tejeiro Garcia lors du spectacle Révolution en tournée

Heureusement, le numéro de hip-hop (Clique, Sunny, Mikaël, Team White, Marie-Josée et Jason) donne du tonus à la soirée. La talentueuse Angelik, qui présentait en décembre dernier un spectacle à Tangente avec les finissants de l’École de danse contemporaine, a offert un numéro langoureux qui aurait pu aller plus loin, mais qui gagne en intensité quand le vétéran Sunny l’accompagne.

Distribution d’étoiles

Parlons-en, de Sunny Boisvert. Son solo est le premier grand moment de la soirée. Sur des notes de piano et de saxophone qui deviennent un mash-up entre Fallin’ d’Alicia Keys et It’s a Man’s World de James Brown, le danseur étoile est totalement investi et danse comme un poisson trop longtemps enfermé dans un bocal qui redécouvre l’océan.

Tournons maintenant les projecteurs sur Mikaël St-Hilaire. Demi-finaliste de la dernière saison, il brille de tous ses feux chaque seconde du spectacle. Lorsqu’il se déploie en solo sur la voix caverneuse de Leonard Cohen, le danseur est touchant et captivant. Il pourrait se contenter de son incroyable charisme pour s’attirer les faveurs de la foule, mais il va plus loin. Comme si toutes les danses étaient en lui.

Comment ne pas saluer les adolescentes de Clique qui ne semblaient nullement intimidées par la salle comble du Théâtre St-Denis jeudi ? Leur attitude était spectaculaire. On irait les voir danser dans un spectacle d’une heure.

Notons également le numéro endiablé d’Adriano et de Samantha, ainsi que celui de Marie-Josée et de Jason, qu’on attendait de voir briller seuls depuis le début. Ces derniers ont présenté une chorégraphie douce et apaisante, très loin de la brutalité inoubliable de leurs numéros finaux à l’émission.

Bref, malgré la joie suprême de retrouver des danseurs adorés et la présence indéniable de moments charmants, drôles, surprenants et survoltés, on n’a pas été transporté comme on l’aurait probablement été en voyant sur scène certains numéros extrêmement puissants de la télévision, telle une chanson écoutée ad nauseam dans nos écouteurs dont on savoure toutes les nuances en direct.

Révolution en tournée, au Théâtre St-Denis, à Montréal, jusqu’au 23 février

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