Tous les mardis, La Presse présente les actualités de la semaine dans le monde du théâtre à Montréal et au Québec. Premières, coups de coeur, spectacles en tournée et pièces à voir. La scène se passe ici et maintenant.

Mélanie sans extasy: Entre la drogue et le yoga

La première pièce d'Édith Paquet, Mélanie sans extasy, décrit le parcours d'une jeune femme dans la trentaine qui se cherche. Entre la drogue et le yoga, elle choisit la deuxième option. «Je mets en opposition ces deux façons de chercher l'illumination, la liberté, le bonheur quelque part. Ce qui se passe souvent, malheureusement, dans l'excès», dit la comédienne.

Comédie dramatique mise en scène par Nicolas Gendron, le texte parle donc de toutes les sortes de dépendances auxquelles on s'accroche dans nos vies modernes. «C'est le cas de Mélanie, mais aussi des personnages qui l'entourent. Tous les personnages qu'elle rencontre sont un reflet d'elle-même, de parties d'elle-même. Mélanie est à la croisée des chemins et vit une insatisfaction chronique.»

Sa quête d'équilibre n'est pas traitée sur un mode tragique pour autant. «J'ai l'impression qu'on a besoin de l'humour pour aller vers la vérité. C'est vraiment un mélange des genres», conclut-elle.

Mélanie sans extasy est présentée au Petit Prospero jusqu'au 17 mars.

Coup de coeur: Invisibles, l'indifférence qui tue

La pièce de Guillaume Lapierre-Desnoyers aborde le sujet délicat des fugueuses. Le texte est cru, vrai, bien documenté. La mise en scène d'Édith Patenaude est précise et rythmée, au diapason de la scénographie et des éclairages. Les interprètes sont d'une justesse touchante: Noémie O'Farrell, Alice Moreault, Steve Laplante et Josée Deschênes. Décrivant la vie de jeunes femmes sur la route et dans les haltes routières américaines, le texte, qui s'égare parfois dans des métaphores malhabiles, évoque la tragédie de personnes qu'on ne voit pas, qu'on ne veut plus voir. Des jeunes filles disparues qui réapparaissent parfois dans des fossés, mortes. Impossible de trouver les coupables, mais la détresse des victimes nous submerge.

Invisibles est présentée à la Petite Licorne jusqu'au 16 mars.

Le chiffre de la semaine: 11

Ce sont 11 comédiennes âgées de 14 à 18 ans qui interpréteront les mots de Geneviève Pettersen dans l'adaptation à la scène de son roman La déesse des mouches à feu (Grand Prix littéraire Archambault 2015). Patrice Dubois et Alix Dufresne mettent en scène ces jeunes femmes qui exposent crûment les pulsions adolescentes. Le spectacle s'adresse d'ailleurs à un public averti.

La déesse des mouches à feu est présentée au Quat'Sous du 5 au 30 mars.

In English: The Threepenny Opera

On se souvient avec plaisir de la mise en scène de Brigitte Haentjens de L'opéra de quat'sous à l'Usine C en 2012. Cette première montréalaise se base toutefois sur une nouvelle traduction anglaise du Threepenny Opera de Bertolt Brecht, monté en 2016 au National Theatre de Londres. La directrice du Centaur, Eda Holmes, assure la mise en scène qui présente, avec des musiciens sur scène, le travail des élèves de la section anglaise de l'École nationale de théâtre.

The Threepenny Opera est présenté au Monument-National jusqu'au 3 mars.

La citation de la semaine

«Mon travail est à son mieux pendant que les républicains sont au pouvoir. J'échangerais volontiers ce sentiment, toutefois, contre huit années supplémentaires d'Obama.» - Tony Kushner en entrevue avec Variety. Il est l'auteur de la pièce Angels in America, reprise sur Broadway avec l'acteur Andrew Garfield.

Aussi à l'affiche

La détresse et l'enchantement de Gabrielle Roy, mise en scène d'Olivier Kemeid, au TNM jusqu'au 10 mars.

Les robots font-ils l'amour?, texte et mise en scène d'Angela Konrad, à l'Usine C, du 27 février au 10 mars.

L'orangeraie de Larry Tremblay, mise en scène de Claude Poissant, au Théâtre Denise-Pelletier les 28 février, 1er et 2 mars.

Les Marguerite(s) de Stéphanie Jasmin et Marguerite Porete, mise en scène de Denis Marleau et Stéphanie Jasmin, à Espace Go jusqu'au 17 mars.

Jean dit, texte et mise en scène d'Olivier Choinière, au Théâtre d'Aujourd'hui jusqu'au 17 mars.

Dans la tête de Proust, texte et mise en scène de Sylvie Moreau, à Espace Libre jusqu'au 17 mars.

The Daisy Theatre, texte et mise en scène de Ronnie Burkett, au Théâtre Centaur jusqu'au 25 mars.

Marjorie Prime de Jordan Harrison, mise en scène de Lisa Rubin, au Centre Segal jusqu'au 18 mars. 

Le chemin des Passes-Dangereuses de Michel Marc Bouchard, mise en scène de Martine Beaulne, chez Duceppe jusqu'au 24 mars.

Utopie(s) d'un collectif de 15 femmes, mise en scène d'Hanna Abd El Nour, à l'Arsenal jusqu'au 10 mars.

Photo Valérie Remise, fournie par le Théâtre d’Aujourd’hui

Olivier Choinière dirigeant les répétitions de Jean dit