Docteur B. est une sympathique exploration poétique et chorégraphique du cerveau qui manque toutefois, curieusement, de profondeur.

Docteur B. met en scène le sympathique couple formé de l'artiste Ève-Chems de Brouwer et son mari, le neurologue Charles Behr, qui explorent ensemble la pratique neurologique, ses découvertes et ses limites. Là où la science devient muette, l'art prend souvent le relais  dans ce spectacle documentaire.

Charles Behr bouge très bien quand il décrit des maladies comme l'épilepsie ou le Parkinson. Il sait aussi danser comme il le démontre dans une scène cependant trop longue accompagnée d'une musique rock. 

Ève-Chems de Brouwer, elle, a suivi son spécialiste de mari pendant deux ans pour essayer de comprendre son travail de neurologue. Une tâche pas aussi excitante qu'on ne pourrait le croire, qui se déroule entre quatre murs blancs devant l'humain dans ce qu'il a de plus vulnérable.

La metteure en scène a beau agrémenté la pièce de petites touches comiques et poétiques, de sons électriques et de quelques entrevues touchantes, les spectateurs restent sur leur faim. On en apprend pas tant que ça sur cette magnifique machine qu'est le cerveau. On sait mieux comment marche un Parkinsonien, mais notre boîte à images garde l'essentiel de ses secrets devant des sujets à peine effleurés.

Que sait-on de son fonctionnement biologique, physiologique?  La part de rêve et d'imaginaire où se situe-t-elle? Comment fonctionne-t-elle? Quels sont les liens entre différentes parties du cerveau?  Etc.

Docteur B. est une pièce de théâtre documentaire intéressante, quoique bancale, sur le cerveau, ses immenses possibilités et ses fragilités aussi. Mais entre la tête et le corps, le contenu et le contenant de ce spectacle il manque, comment dire,... une certaine chimie.

Docteur B. 

Texte de Charles Behr et Ève-Chems de Brouwer

Mise en scène d'Ève-Chems de Brouwer

À Espace libre jusqu'au 3 décembre

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