Normand Chouinard signe la mise en scène de La cage aux folles, le grand classique de Jean Poiret présenté sur les planches du Théâtre du Vieux-Terrebonne jusqu'au 10 septembre prochain. S'il n'a pas la prétention de vouloir réinventer l'oeuvre jouée plus de 1800 fois depuis sa création, il y a tout de même ajouté son grain de sel.

«J'ai essayé d'avoir l'esprit neuf tout en me disant qu'il y a des incontournables dans cette production. Il y a des choses qui sont drôles et qui marchent qu'il ne faut surtout pas changer. Mais j'ai décidé de situer la pièce en 1965, sept ans plus tôt que l'époque à laquelle elle se situe à l'origine, car le côté clandestin d'une boîte de travestis à ce moment-là est plus fort. Que ce soit au cinéma ou dans la comédie musicale, le public s'est habitué à voir le cabaret, alors que dans la pièce on ne retrouve qu'une simple porte qui mène vers le sous-sol. Nous avons décidé d'inclure des éléments du club dans notre version, car ça aurait été dommage qu'il n'y ait pas de musique et de danse. Sans en faire une comédie musicale, on a confié à Yves Morin, un musicien avec qui je travaille souvent, le soin de nous faire des chansons et Dominique Giraldeau s'est chargée des chorégraphies», explique le metteur en scène.

Malgré quelques ajouts, La cage aux folles de Normand Chouinard, mettant en vedette Benoît Brière et Alain Zouvi pour incarner le mythique couple de Zaza et Georges, est avant tout une adaptation du texte de la pièce originale. «On a réussi à retrouver deux textes, celui de 1972, mais on a également mis la main sur une version de 1979, qui est le texte tel que Poiret l'avait réécrit après l'avoir joué pendant plusieurs années, avec ses ajouts, ses corrections et ses notes dont on a scrupuleusement tenu compte», ajoute-t-il.

Une grande fête

De près de deux heures trente avec un entracte de 20 minutes, la pièce en deux parties se veut avant tout une grande fête. «Tout le monde s'est beaucoup amusé, c'est un régal pour les concepteurs de faire un décor qui est une espèce de petite bonbonnière et de le changer pour en faire presque un salon funéraire. Les spectateurs vont être étonnés, on en met plein la vue. La seconde partie est une cavalcade qui commence doucement et qui se met à s'écheveler de plus en plus, jusqu'au grand numéro final dans lequel on fait chanter et danser tout le monde», précise Normand Chouinard.

Avec ses 13 comédiens, ses 40 perruques et ses nombreux costumes de plumes et de paillettes, la production au budget d'un million de dollars sera présentée jusqu'au 10 septembre au Théâtre du Vieux-Terrebonne puis au Capitole de Québec du 21 septembre au 2 octobre.

Normand Chouinard retrouvera Alain Zouvi dans Le Dindon de Feydeau qu'il mettra en scène en janvier 2012 dans le cadre du 60e anniversaire du TNM, avec entre autres Rémy Girard et Linda Sorgini.

La cage aux folles. Mise en scène de Normand Chouinard, sous la direction artistique de Benoît Brière. Mettant en vedette Benoît Brière, Alain Zouvi, Normand D'Amour, Frédéric Millaire-Zouvi, Olivier Aubin, Éric Bernier, Louise Bombardier, Stéphanie M. Germain, Marie-France Lambert, Marc Legault, Éric Paulhus, Benoît Rioux et Claude Tremblay.