On le croirait sorti tout droit d'un cartoon de Tex Avery. Jérémie Larouche a ce je-ne-sais-quoi qui rappelle instantanément les années stand-up de Robin Williams et de Jim Carrey, dont il a clairement la dégaine. Cela n'a rien d'un hasard, puisque l'humoriste de 31 ans a compris qu'il voulait faire rire les gens dans la vie après avoir vu le film Ace Ventura.

«J'ai vraiment pogné de quoi! Je m'étais même trouvé la chemise hawaiienne de Jim Carrey! À l'époque, je voulais être comme lui: je ne compte plus combien de fois je suis allé sur YouTube regarder Unnatural Act!», explique Jérémie Larouche, qui a également une admiration sans bornes pour Robin Williams et Marc Labrèche.

Né à Montréal un 26 décembre après que sa mère eut fini de servir le repas de Noël, Jérémie a toujours reçu le soutien de ses parents pour aller au bout de ses rêves. Diagnostiqué TDAH, Jérémie a bien failli mal tourner dans la vie. Du moins, jusqu'à ce qu'il trouve sa place grâce à l'improvisation.

«J'avais de bonnes notes, mais j'étais vraiment tannant! Au début de mon secondaire, je me suis tenu avec de mauvaises personnes. J'ai fait des mauvais coups, pété des fenêtres de char... En deuxième secondaire, mon prof de français, dont je vais me souvenir toute ma vie, m'a proposé de faire de l'impro. Au lieu de me mettre dehors de son cours, il m'a challengé. C'était l'année de la crise du verglas. Monter sur scène dans l'auditorium de mon école secondaire m'a montré que je voulais faire ça pour le restant de ma vie», se rappelle l'humoriste.

Papa à 18 ans

Jérémie décide alors d'entrer au cégep en techniques d'intervention en loisir, mais, après un trimestre, sa copine tombe enceinte. Le «petit tannant» devient papa à 18 ans.

«J'ai dû arrêter l'école et j'ai travaillé pendant deux ans comme agent de sécurité. Quand ma blonde a terminé ses études, je suis retourné au cégep en arts et lettres, puis à l'UQAM en enseignement de l'art dramatique», dit-il. Son plan était simple: continuer à faire de l'humour tout en s'assurant d'avoir un métier plus stable en devenant professeur de théâtre. «Et c'est là que ma blonde est tombée enceinte une deuxième fois! On ne s'en sort pas!», raconte Jérémie Larouche, qui a finalement choisi de poursuivre son rêve en entrant à l'École nationale de l'humour pour trouver une discipline de travail et... un brin d'humilité!

«J'avais eu une attitude "je suis la septième merveille du monde". Je me suis beaucoup cassé la gueule dans mes cours et ça m'a remis les pieds sur terre. Si je m'étais fait aussi mal devant un public, je crois que j'aurais abandonné», dit-il.

À sa sortie de l'École, en 2010, Jérémie Larouche se cherche encore. Il explore le théâtre de marionnettes, utilise de nombreux accessoires sur scène, puis il finit par choisir la simplicité et par faire ce qu'il fait le mieux: parler de sa famille.

«J'ai mis trois ans à me trouver tout seul sur scène. En humour, la famille est un thème qui ne sera jamais épuisé. Quand j'entends dire: «Pas encore un humoriste qui parle de sa blonde!», j'ai envie de répondre que Shakespeare aussi écrivait sur l'amour! Tout est une question d'angle», rappelle l'humoriste, très largement influencé par son quotidien avec ses filles de 7 et 12 ans, qui lui ont d'ailleurs inspiré trois moutures du spectacle Les papas au Zoofest.

Demi-finaliste au concours La Relève de l'humour du Festival d'humour d'Abitibi-Témiscamingue en 2011, Jérémie Larouche a aussi tenté sa chance à En route vers mon premier gala. Il a présenté son premier 60 minutes au Zoofest l'été dernier, en plus de travailler aux textes du premier spectacle d'Emmanuel Bilodeau.

Jérémie, qui anime les Vendredis Superhéros à Télétoon, enchaîne en ce moment les auditions pour jouer la comédie dans une série télé. À quand un premier spectacle solo?

«C'est un peu trop tôt, je crois. Je veux que les gens me connaissent et aient vraiment envie de me voir sur scène. Mon objectif, dans la vie, a toujours été de vivre en étant créatif. Alors je pense que j'ai déjà gagné!», conclut-il.