Mario Jean est en tournée au Québec avec son cinquième spectacle solo, Moi Mario. De passage à Montréal, il démontre que la simplicité peut être gage de succès en humour.

C'est un spectacle hyper rodé, bien écrit et bien rendu que Mario Jean présente aux Montréalais ces jours-ci au Théâtre St-Denis.

Moi Mario n'est pas un trip nombriliste que se paie l'humoriste à son cinquième spectacle solo. Sur scène, c'est un homme plein de gratitude et d'empathie qui parle de sa blonde, de ses enfants et de sa vie parce qu'il sait que les spectateurs vivent les mêmes préoccupations.

Mario Jean remporte le pari de la simplicité. Pas de grandes surprises ni de grands décors, sinon quelques vidéos et animations projetées sur une arrière-scène en forme de nuage. Son humour reste terre-à-terre.

Mario Jean parle au «je» parce que sa thérapeute le lui a conseillé. Il a aussi appris qu'il vaut mieux ne pas toujours livrer le fond de sa pensée et utiliser plutôt une expression comme «c'est spécial».

Il évoque «le temps qui passe trop vite»; son fils ado à côté duquel son chat a l'air d'«être sur le Red Bull»; parle de sa passion des chips («si tu veux que je retourne à l'église, remplace les hosties par des chips»); et raconte merveilleusement son ascension du Kilimandjaro.

Les sujets ne débordent pas d'originalité, mais, encore une fois, Mario Jean démontre toute son expérience et son excellent sens du punch. Le rythme est bon, malgré un petit creux au milieu.

L'humoriste reprend savamment certaines expressions en boucle, échange bien avec les spectateurs et se permet même quelques notes d'humour absurde rafraîchissantes.

Bref, un bon spectacle, sans colère ni dénigrement. Et si l'humoriste parle de «cul», ce n'est qu'à la toute fin, pour rire des derniers tabous de l'humanité.

Mario Jean n'est ni quétaine ni prétentieux. C'est comme-genre-tsé-veux-dire notre drôle de chum qu'on invite toujours au party parce qu'on sait qu'il va nous faire rire.

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Au Théâtre St-Denis demain et samedi, à 20h.