Comédien, mime et humoriste français arrivé à Montréal il y a deux ans, Bruce Fauveau présente ses derniers spectacles dans la métropole ce mois-ci avant de partir vivre une expérience professionnelle en Grande-Bretagne.

Les amateurs d'humoristes de la relève le connaissent. Âgé de 27 ans, cet ancien élève de l'école parisienne de théâtre Jacques Lecoq est un habitué du Couscous Comedy Show d'Uncle Fofi, où il présente des numéros en français ou en anglais. On a aussi pu le voir dans des spectacles de Zoofest l'été dernier et à l'émission Bar Ouvert, à Télé-Québec.

Mercredi soir, il présentait au Théâtre Sainte-Catherine son spectacle solo en français, Bruce Fauveau fait dans le détail, dans lequel la gestuelle prend une grande place. La gestuelle, c'est la raison pour laquelle il a choisi d'aller vivre une expérience à Londres mais aussi à Édimbourg l'été prochain, au Edinburgh Festival Fringe.

«J'ai choisi, il y a six mois, de me concentrer sur le marché anglophone, dit-il. Les réactions à ce que je présente sont encore meilleures en anglais. Comme mon visa canadien de deux ans expire en mars, je ne pouvais pas me rendre à Toronto, encore moins à New York. Londres est à une heure de la France et je vais pouvoir y performer en théâtre corporel. Mais mon but est de revenir en Amérique du Nord.»

Présenté dans une salle bien garnie, le spectacle de mercredi comportait beaucoup de jeux de mime. Bruce Fauveau rappelle un peu Rowan Atkinson, dans sa façon de se déplacer, dans ses mimiques et ses drôles de regards, dans ses poses, tout en aillant son propre style.

Toutefois, tout n'est pas encore au point dans son jeu. Bien des aspects de sa présentation sont à peaufiner et l'aide d'un metteur en scène ne nuirait pas. Mais il a, à la base, bien du talent et déjà de bons numéros.

L'histoire du popuyo, un genre de marsupilami, est par exemple très drôle. Accroupi, Bruce Fauveau y joue à merveille l'animal sauvage sur scène, qui fait des mimiques sur le triomphe, la déception, le désir, la colère, la tristesse ou la joie que ressent le petit animal. Quand il mime le mode de vie du popuyo, à la chasse ou en rut, on rit de plaisir. Mais le numéro devrait être resserré et finit un peu en queue de poisson.

Son Tour du monde des clichés était très réussi. Il le réalise en parcourant avec un doigt la surface d'un gros globe terrestre en plastique et en évoquant les caractéristiques des gens des pays rencontrés par son index.

Avec La vie de Steve, il mime l'existence d'un être humain de sa naissance à sa mort. C'est un de ses meilleurs numéros. Il y a beaucoup d'idées dans cette performance, bien converties et en gestes précis, tout comme son mime de La ponctuation qu'il avait présenté à l'émission de Christian Bégin et qui illustre bien l'originalité de ses inspirations.

Après deux spectacles, les 12 et 13 février au même endroit mais en anglais, un autre le 20 février à Toronto, il préparera ses valises pour l'Angleterre et son premier spectacle dans la Vieille Albion: Sword and I, à Brighton, du 13 au 29 mai. Mais il promet de revenir au Canada, «quand le travail m'ouvrira les portes de l'immigration», dit-il. On lui souhaite bonne chance.

_________________________________________________________________________

Bruce Fauveau fait dans le détail, au Théâtre Sainte-Catherine. 12 et 13 février, à 20h30.