André Sauvé sera de retour sur scène l'été prochain avec Être, son second spectacle, présenté dans le cadre du festival Juste pour rire, a appris La Presse. L'humoriste sera également à la barre de Cas de conscience, une nouvelle série documentaire diffusée à RDI dès janvier.

L'humoriste déjanté montera sur les planches du Théâtre Maisonneuve du 12 au 20 juillet.

«Je ne change pas de cap. Je ne me mettrai pas à parler de Jean Charest, a-t-il confié en entrevue. Je vais plus loin dans ce que j'ai semé dans le premier show. Mes préoccupations tournent toujours autour du fonctionnement humain.»

Le titre du spectacle, Être, s'est imposé naturellement à André Sauvé, qui est parti au Mexique en janvier dernier pour écrire ses nouveaux textes.

«Il existe des manuels pour tout, mais pas pour «savoir être», dit-il. On l'apprend sur le tas et c'est ce dont je parle dans mon spectacle. On dit souvent «sois toi-même», mais qu'est-ce que ça veut dire?»

Le moment présent, l'attente, le discours sous-jacent sont autant de thèmes qu'André Sauvé explore dans son spectacle. «Ce qui me plaît, c'est le dénuement, avoue-t-il. C'est parfois très intime d'emmener les spectateurs au fond de ce qui me préoccupe et de mes contradictions. C'est très égoïste et thérapeutique comme démarche.»

Après quasiment 400 représentations de son premier spectacle solo, André Sauvé ne s'est pas pour autant débarrassé de son anxiété chronique.

«J'ai pris une certaine expérience, mais j'ai toujours une nervosité à aller sur scène. J'ai pris un certain confort dans l'inconfort! Parler des névroses me libère. Elles ne sont pas moins là, mais ça leur donne une raison d'être; c'est mon carburant. Je trempe ma plume dans l'encre noire de mes névroses», précise André Sauvé, qui commencera le rodage d'Être en mars prochain.

En plein tournage de Cas de conscience, série documentaire diffusée dès janvier à RDI, André Sauvé y fait ses premiers pas hors des sentiers de l'humour.

Corruption dans le milieu de la construction, scandales financiers, cynisme politique, intimidation à l'école, discrimination sont autant de problématiques que Cas de conscience abordera, grâce à des tournages en caméra cachée, à des expériences de jeux de rôle et à de recherches scientifiques sur le comportement humain. Des passants seront placés dans des situations éthiques mises en scène par l'équipe de la série documentaire.

«On peut bien reprocher aux politiciens de mentir et à certains grands financiers de nous voler, mais qui peut se vanter de n'avoir jamais embauché un travailleur au noir ou octroyé un privilège à un ami?», questionne le synopsis de l'émission.

Cette série de 10 épisodes se veut un véritable «laboratoire d'étude» du comportement humain, tout en explorant l'origine et les motivations des gens. Une démarche assez proche de l'humour d'André Sauvé.

«J'ai accepté parce que ça avait un lien étroit avec le genre de préoccupations que je peux avoir. C'est trop simple de montrer du doigt, il faut se poser des questions plutôt que de poser un jugement», explique l'humoriste.

«Je ne suis pas là quand on tourne en caméra cachée, mais j'ai vu quelques images. C'est très étonnant de voir les gens se prêter au jeu sans le savoir. L'expérience est très révélatrice. Dans de nombreuses situations, je dois dire que j'aurais réagi comme la plupart d'entre eux», conclut André Sauvé.