Louis-José Houde a toujours été plutôt vite sur le piton. On profite donc du mois de décembre pour faire en sa compagnie une revue de l'année, la sienne. Une manière de calendrier de l'avent, mais après.

2011, une année... normale

Entre l'ADISQ en 2010 et le mois de mai 2011, j'ai passé sept mois sans être vu au Québec. Et j'ai pris aussi, cette année, trois mois de vacances d'été. C'est la première fois que j'ai le «feeling» de vivre une vie normale depuis que je travaille comme humoriste, donc depuis mes 19 ans, et j'en ai aujourd'hui 34. Ça m'a fait du bien.

Février et avril: La France

J'aime ça, jouer là-bas, recommencer à zéro: quand j'ai entendu les spectateurs français se mettre à rire peu à peu, que la salle a commencé à se remplir soir après soir, le sentiment que j'ai ressenti, je ne l'avais pas connu depuis dix ans. Je suis allé jouer à Paris en février et en avril, et j'y retourne du 2 janvier jusqu'en mars, pour 52 représentations au Point-Virgule. Avec juste du nouveau matériel, sauf un numéro plus ancien.

Mai: Sortie du film Le sens de l'humour

J'ai vraiment aimé jouer le rôle de quelqu'un qui est bête avec le monde, interpréter un gars «dark», sérieux, plate. J'ai essayé d'ailleurs de rester dans mon personnage même quand on ne tournait pas. Mais c'est impossible devant Benoît Brière! Le plus dur, c'était de faire les scènes où mon personnage fait des spectacles qui ne font rire personne... Le film n'a pas eu le succès de De père en flic, c'est clair, mais je pense vraiment qu'il va vivre sa vie sur DVD. C'est une réflexion vraiment fascinante, et juste, sur l'humour.

Juillet: jouer de la batterie sur du Metallica

C'était du bonbon de bonbon: jouer du drum sur du Metallica pendant le spectacle de Marie-Mai, quelques jours avant d'aller voir le spectacle du groupe à Québec. J'ai capoté quand j'ai joué derrière Marie-Mai. C'était techniquement impeccable, comme son, c'était la vraie affaire. J'en reviens pas! J'ai fait des études en percussion, mais j'étais pas très bon. Et là, j'ai joué du drum au Centre Bell, j'ai joué sur les Plaines... Je suis très reconnaissant à la vie pour tout ça, sérieux.





Septembre: Un spectacle-bénéfice pour l'Afrique de l'Est

On a juste à faire notre métier et ça donne beaucoup de sous à du monde qui en a besoin. Pourquoi on le ferait pas? François Avard et ma soeur se sont engagés dans Oxfam-Québec. C'était juste normal de faire quelque chose moi aussi, et il se trouve que Laurent Paquin a eu la même idée. On s'est associé et on a réussi à amasser 100 000$.

Octobre: Son passage vers Facebook

Je l'ai fait parce qu'en France, ils sont très Facebook. Ici, je ne serais pas obligé de le faire, je n'en ai pas vraiment besoin parce que j'ai débuté avant que ça existe. J'ai la chance, avec mon site (louisjosehoude.com) et surtout avec les membres du LJClub, d'avoir un lien privilégié avec les gens. C'est important pour moi. Je ne fusionnerais pas le site avec ma page Facebook, c'est autre chose.

Octobre: Adoption de la loi sur la revente de billets

Faut-il vraiment en parler? Chaque fois, je reçois des messages du monde qui me traite de tous les noms, je ne les lis pas, mais ça me déprime pareil!

Octobre: Gala de l'ADISQ

C'était la sixième fois que je l'animais et j'aime ça de plus en plus. Moi, je ne suis pas très numéro de production. C'est du stand-up que je fais. Je ne regarde pas les cotes d'écoute parce que je viens de la scène. J'ai pas de réflexe télé, mais ça m'a fait plaisir de savoir que ça avait bien marché.

Novembre: Les masques de gardiens de but

Là, c'est gênant. C'était mon petit jardin secret, mon amour pour les masques de gardiens de but! J'avoue que je me suis fait beaucoup parler de mon passage à l'émission L'Antichambre, à RDS, parce que j'ai reconnu tous les masques de gardiens que les gars me présentaient. Qu'est-ce que tu veux? J'ai été gardien de but jusqu'à l'âge de 16 ans. Quand je joue avec mes chums, je suis gardien de but. J'ai 12 masques chez moi, 12 «full size», et un peu moins en modèles miniatures. C'est mon équipe de tournée qui m'a offert mon tout premier et je n'ai jamais eu une aussi forte réaction devant un cadeau de toute ma vie! Et laisse-moi te dire que des masques de gardiens de but, ça te décore un sous-sol!

Décembre: L'émission Viens voir les comédiens

Je suis dans la toute dernière émission (diffusée le samedi 10 décembre, à ARTV), il y avait tout un blitz de comédiens et de réalisateurs interviewés par René Homier-Roy et j'étais super flatté qu'on m'invite, qu'on me considère comme un comédien. Le cinéma est arrivé par hasard dans ma vie. J'en fais juste assez, à mon goût. Le prochain film sortira en 2013, ça ne sera pas avec la même gang. C'est une tout autre affaire, j'en dis pas plus!

2012, année... à venir

Je suis en rodage pour mon troisième spectacle. Je joue dans des petits clubs sans m'annoncer. Et j'adore ça, jouer devant du monde qui ne s'y attend pas, jouer avec un micro à fil, retrouver les réflexes de passer par-dessus le fil! En juillet et en août 2012, je vais être en rodage à Gatineau, au cégep de l'Outaouais. C'est beaucoup d'ouvrage, roder un spectacle, et on est comme isolé quand on va là-bas. Le spectacle s'appelle Les heures verticales parce que, à la fin de 2005, je suis parti quelques semaines au Vietnam. J'ai lu Voyage au bout de la nuit de Louis-Ferdinand Céline que m'avait recommandé un ami. C'est devenu le titre de travail du spectacle. Je ne l'ai pas choisi parce que je voulais montrer que je lis. Je voulais juste dire d'où ça venait. Et puis, je suis un fan de Rush, et Neil Peart faisait toujours des références littéraires dans ses textes et il expliquait d'où elles venaient. Je ne pouvais pas faire autrement que Neil, tu comprends bien!

 

Photo Alain Roberge, La Presse

Louis-José Houde