L'humoriste belge Walter a conquis le public du Monument national, mercredi soir, avec un humour recherché et savoureux: une vraie bouffée d'oxygène pour l'esprit.

Avec Walter, on est à des années-lumière des planètes Bigard ou Gros cave mais on se trouve dans la même galaxie des Nantel, Léveillée, Louis T ou Desproges. L'humoriste du plat pays âgé dans la trentaine est un habitué du Point-Virgule, la salle de Paris où se sont produits ce printemps Louis José Houde et Cathy Gauthier.

Très à la mode à Paname, c'est pourtant un grand classique, genre dandy cultivé, sans une once de vulgarité.

Parlant du haut de ses jambes qui n'en finissent plus, il a l'air d'un représentant en assurances avec son costume gris souris, sa chemise de lin claire et sa cravate étroite.

Il parle une langue châtiée et débute en disant qu'il est humoriste et philosophe. «Si ça ne te fait pas rire, c'est pas grave, c'est mon côté philosophe!»

Pendant son show, il déconstruit nos habitudes de vie, hommes et femmes, avec un côté pince sans rire et des punchs bien plantés. La blague tombe sec, sans prévenir.

«Il ne faut pas casser la gueule aux homosexuels. Sauf si c'est des fonctionnaires! Ben non, je plaisante... Bien sûr qu'il faut leur casser la gueule!»

Walter a parlé des drogues et de l'alcoolisme. «Le Whisky Coke, c'est la boisson des gens qui n'arrivent pas à choisir entre la cirrhose et le diabète.»

Puis, de la perte de mémoire, du célibat, du mariage, du couple, des fantasmes, de la paternité, toujours avec finesse, énonçant un truisme et le faisant suivre immédiatement d'une mise en contexte humoristique. Efficace et plaisant.

«Je me moque de toutes les religions. Je me moque des catholiques. Je me moque des musulmans et je me moquerai des juifs... quand j'aurai un bon avocat!»

Dans une partie «plus expérimentale» du spectacle, il imite un nazi manchot, un superman à qui un dealer veut vendre de la drogue et finalement un pédophile avare: «Oh! Oh! Vas-y doucement avec les bonbons!»

Se disant grand spécialiste des relations humaines, surtout pour draguer les filles, Walter est un fin observateur de nos petits mensonges et de la comédie humaine.

«Beaucoup de vieux font semblant d'avoir la maladie d'Alzheimer pour pouvoir insulter leurs enfants en toute impunité!»

Et de conclure: «On peut même être vulgaire à condition d'être élégant.» Vous l'êtes élégant Bertrand Wautlet, vous l'êtes.