«On est là pour nourrir la bête de cirque, explique l'auteur René Brisebois. On est dans l'arène et on lui lance du manger. Et la bête recrache ça sur scène!»

Dans le duo, la bête de scène, c'est bien Pierre Brassard. «Le rêve, c'est de trouver quelqu'un qui peut rentrer dans ma tête», explique-t-il. Quelqu'un qui saura écrire pour lui expressément, en fonction de ce qu'il a d'unique. L'ex-Bleu poudre a toujours eu recours à des scripteurs pour l'alimenter. Certains l'ont même fait paraître plus intelligent, dit-il, comme un auteur très cultivé qui travaillait sur Sans limite.

Pierre Brassard et René Brisebois se sont connus au cégep, alors qu'ils étudiaient en communication à Jonquière. Ils se sont retrouvés il y a quelques années dans En attendant Ben Laden. Depuis, ils travaillent régulièrement ensemble pour Caméra Café mais aussi sur 3600 secondes d'extase. René Brisebois, de son côté, travaille sur d'autres projets (Alex Perron, Les Boys).

«Il me fait beaucoup rire. Il a un imaginaire unique, il ne ressemble à rien d'autre», dit René Brisebois.

«C'est parce que tu es bon public, rétorque Pierre Brassard. J'ai l'impression d'abuser de toi!»

La victime est manifestement consentante, mais se défend d'être bon public: «Ce n'est pas tout le monde qui deale avec notre humour. On fait du «jazz» d'humoristes...» Pour sa part, il ne rêve pas de monter sur scène dire ses propres gags. «Jamais je ne ferais ça, ça ne m'intéresse pas. C'est un autre métier....»

Au début de leur collaboration, René Brisebois reconnaît qu'il n'a pas «tout de suite décodé» le personnage, l'autodérision, le cynisme «faussement intellectuel» de Pierre Brassard. «Au point où on est rendu, on se connaît assez qu'on n'a plus autant besoin de se voir. On se devine un peu plus», note René Brisebois. Ils travaillent surtout à distance, à l'aide du logiciel vidéo Skype.

Lorsqu'ils sont allés voir Fabrice Luchini, ils n'ont pas eu à s'expliquer pourquoi ils ont adoré. «C'est comme voir notre père...»

Le jour de la conférence de presse annonçant sa participation aux Parlementeries comme chef du parti Orange, Pierre Brassard a reçu une invitation officielle de Jack Layton, chef du NPD, dans laquelle il lui proposait de venir passer une journée avec lui au Parlement pour «bien se préparer». Il ne sait pas encore s'il pourra donner suite à l'invitation.

Les Parlementeries, c'est une sorte de jeu, 10 petites pièces de théâtre avec un cadre et des règles. Chaque humoriste ne pourra y faire que son personnage. Mais il y aura un peu de la folie de Pierre Brassard dans le chef des députés orange, assure René Brisebois.